Vives tensions au parlement bruxellois sur les pensions des députés
La pension des députés est encore au centre des discussions au parlement bruxellois. Ce vendredi matin, les élus ont débattu sur le plafonnement et la tension était palpable.
C’est une vidéo du PTB postée sur les réseaux sociaux qui a fait sortir de ses gonds, la députée les Engagés, Céline Fremault. Pour le PTB, les pensions sont un scandale car le plafond légal peut-être dépassé.
Les règles ont été revues en 2014 et la pension est calculée en fonction des années d’ancienneté, en moyenne 8 ans à Bruxelles. “Il s’agit d’une formule mathématique. C’est 70% de l’indemnité parlementaire multipliée par le nombre de mois validés divisé par un montant de référence. Quelqu’un qui est resté 5 ans, il va toucher 769,54 euros brut.”
Par contre, une trentaine de députés sont concernés par un léger dépassement car ils ont eu d’autres carrières ailleurs. Certains députés voudraient revoir le statut des élus. Cette question sera mise sur la table prochainement.
“Rapprocher le statut des députés de celui des salariés”
Pour le groupe Ecolo, si le mécanisme permettant aux parlementaires de dépasser le plafond Wijnincks n’est pas illégal, il n’apparaît cependant pas justifié. “Ce mécanisme doit être supprimé dès à présent. Les écologistes souhaitent également supprimer l’indemnité défiscalisée de 2.500€ par mois. Il n’est pas normal que nous, parlementaires, bénéficions d’un deuxième salaire, non soumis à l’impôt et complémentaire à une rémunération déjà confortable. Enfin, la protection des parlementaires est légitime, pas les privilèges. Il n’est pas justifié que leur indemnité de sortie s’apparente à un parachute doré alors que, dans le même temps, ils n’ont pas accès au chômage. Pour celles et ceux qui éprouveraient du mal à trouver emploi, il existe une institution formidable: la sécurité sociale”, explique John Pitseys, chef de groupe Ecolo au Parlement bruxellois.
Selon les écologistes, le débat sur les pensions des parlementaires doit donc permettre de réformer plusieurs des privilèges liés à la fonction de parlementaire. “Le monde politique doit prendre la mesure du sentiment de méfiance et de lassitude des citoyens. Le débat sur la réforme du statut des parlementaires doit avoir lieu, pour rapprocher le régime des parlementaires de celui des travailleurs et travailleuses en Belgique. Et organisons un contrôle efficace du paiement des pensions”, conclut John Pitseys.■ Reportage de Michel Geyer, Manon Ughi et Laurence Paciarelli.
Photo: Belga/Hatim Kaghat