Violences intrafamiliales : la police a reçu jusqu’à trois fois plus d’appels durant le confinement
Selon un rapport de Bruxelles Prévention & Sécurité, révélé par Le Soir, le nombre d’appels pour des violences intrafamiliales a triplé durant le confinement en Région bruxelloise. L’agence nuance toutefois ces donnes et indique également une baisse des tensions dans d’autres foyers.
Bruxelles Prévention & Sécurité s’est intéressé à la problématique des violences intrafamiliales durant le confinement. Suite à cette nécessité pour chaque Belge de rester à la maison face à la crise sanitaire du coronavirus, la police bruxelloise s’attendait en effet à une recrudescence de ce type de violences. Les premières données du rapport de Bruxelles Prévention & Sécurité, révélées ce jeudi par Le Soir, montrent que le nombre d’appels dénonçant des violences intrafamiliales a triplé. “Mais cela ne reflète pas une augmentation proportionnelle des situations de violence. (…) De nombreuses femmes – elles représentent 75 % des victimes – contactent les lignes d’écoute pour des situations de conflits ou de tensions qui ne relèvent pas de violences à proprement parler”, affirme le rapport.
La police, pour sa part, indique une baisse du nombre de procès-verbaux concernant les infractions pénales liées à des violences intrafamiliales par rapport à l’an dernier. Bruxelles Prévention & Sécurité nuance toutefois ce chiffre, indiquant que tous les P.-V. du confinement n’ont pas encore été encodés et que les fiches d’informations pour “différend familial” (qui n’indique pas forcément d’infraction pénale) ont augmenté par rapport à l’an dernier dans toutes les zones de police bruxelloises.
Les demandes d’hébergement en forte hausse
Le rapport précise également que des victimes ont pu confier une baisse des tensions dans leur foyer. “Les violences conjugales reposent sur un rapport de domination de l’auteur sur la victime. Vu que cette dernière est constamment à la maison, le besoin de contrôle est assouvi”, indique Bruxelles Prévention & Sécurité, qui pointe également la fermeture des bars et l’accès limité à l’alcool comme une explication à cette baisse de tensions.
Enfin, les demandes d’hébergement pour des victimes de violences intrafamiliales ont connu une augmentation de 253% en avril, et 50 places supplémentaires ont été réservées dans un hôtel pour les femmes les plus menacées. Bruxelles Prévention & Sécurité indique toutefois que la part de logements sociaux garanti pour les victimes (actuellement de 3% en Région bruxelloise) est insuffisante, notamment pour les femmes avec enfants.
► Découvrez le rapport complet de Bruxelles Prévention & Sécurité sur ce lien.
Gr.I. – Photo : Belga/Jasper Jacobs