Vers une période d’austérité à Bruxelles ? “Les économies seront douloureuses pour la population”
L’objectif de l’Open VLD est clair : remettre la Région financièrement sur les rails, et cela passe par des décisions difficiles.
Frédéric De Gucht, le président de la section Bruxelles-Ville de l’Open VLD est en ce moment le négociateur qui représente les libéraux flamands à la table des discussions pour former le prochain gouvernement bruxellois, étant donné l’hospitalisation de Sven Gatz. Alors que son parti a accepté de prendre un poste de commissaire de gouvernement sans pleinement y siéger, la situation semble enfin se débloquer côté néerlandophone. “On veut influencer le futur, il est grand temps que tous les partis autour de la table comprennent le sens d’urgence qu’il y a pour le budget, et la malaise qui est dans le gouvernement actuel à Bruxelles“, estime-t-il.
Des économies douloureuses
Elke van den Brandt (Groen), la formatrice dans le collège néerlandophone, a déposé un préaccord de gouvernement devant servir de base aux négociation. “On a reçu une première version du document, on est en train de le relire et de le débattre en interne en détail. On se voit demain à quatre pour la première fois pour discuter de ce texte“, explique Frédéric De Gucht.
La priorité pour l’Open VLD, qui était en charge du Budget depuis plusieurs législatures, est le rééquilibrage budgétaire en Région bruxelloise. “Toute discussion pour le prochain gouvernement devra, pour nous, partir d’un tableau budgétaire pour les cinq ans à venir.”
Le président de la section Bruxelles-Ville de l’Open VLD reconnait néanmoins qu’un retour à l’équilibre en cinq ans sera “très très difficile”, n’hésitant pas à parler de législature de relative austérité. “Ces économies seront douloureuses pour la population et les fonctionnaires bruxellois. Quand quelque chose dérape, il faut avoir le courage de le remettre en ordre, c’est ça la responsabilité des politiciens.”
Un veto contre la N-VA ? “Le PS n’a rien à dire là-dessus”
Alors qu’une majorité Groen, N-VA, Vooruit et Open VLD se profile donc pour le collège néerlandophone du gouvernement bruxellois, certains partis comme le PS et les Engagés côté francophone émettent des réticences à l’idée de négocier avec la N-VA.
“Les défis de la Région sont pour moi budgétaires, en termes de sécurité et en termes de propreté. Il faut sortir des tabous, il faut sortir des tranchées, il faut travailler pour les Bruxellois. Nous voulons une majorité stable du côté néerlandophone. Pour avoir une majorité stable, il faut au moins un siège en surplus. Pour une majorité, il faut 9 sur 17. Avec la N-VA autour de la table, on en a 10. On ne veut pas être victime ni otage d’un membre du gouvernement ou du parlement du côté néerlandophone.”
La proposition de l’Open VLD ne tient donc qu’avec la N-VA… et si le PS décidait de mettre son veto ? “Je veux bien expliquer au PS comment les lois bruxellois sont constituées. Il faut constituer une majorité du côté néerlandophone et les francophones n’ont rien à dire là-dessus, et inversement. Je suis sûr que si les néerlandophones et le VLD, nous avions eu quelque chose à dire sur les gouvernements précédents, cela n’aurait pas toujours été avec les mêmes partis francophones non plus.”
■ Une interview de Frédéric De Gucht au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles