Un espace de prière clandestin sur le campus Erasme de l’ULB

Certains étudiants de confession musulmane de l’Université libre de Bruxelles (ULB) se rassemblent plusieurs fois par jour devant une sortie de secours, au fond d’un couloir, d’un bâtiment sur le campus Erasme, à Anderlecht, afin d’y prier, lit-on mardi dans Le Soir et Sudinfo.

Leurs tapis de prière y sont rangés dans des caisses ou suspendus sur la rampe d’escaliers.

D’après Le Soir, alerté par deux professeurs, cette situation existerait depuis le Covid, lorsque la salle de prière située dans l’hôpital voisin a été fermée pour des raisons sanitaires.

Si on interdit aux étudiants d’aller prendre un café pendant les TP, je ne vois pas pourquoi on les autoriserait à aller faire la prière“, s’étonnent les deux professeurs, qui trouvent cette situation “inacceptable“.

VOIR AUSSI | La rectrice de l’ULB revient sur la polémique : “Non aux prières collectives si elles perturbent les missions d’enseignement”

Les enseignants dénoncent des perturbations des cours (des étudiants quitteraient, sans autorisation, la classe pour aller prier), et le danger que représente l’encombrement de certaines sorties de secours en cas d’évacuation subite. D’après eux, le va-et-vient est “incessant”. Ils rappellent aussi le principe de libre examen, cher à l’ULB, qui rejette toute forme de dogme et emprise de la religion particulièrement dans l’enceinte de l’université.

L’été dernier, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux avait déjà suscité la polémique: on y voyait une prière collective du rite islamique improvisée dans les locaux de l’université; sur le campus du Solbosch, à Ixelles, cette fois.

De son côté, l’université a réagi : “Les campus sont dédiés en priorité à l’étude et à la recherche. L’université rappelle donc que les demandes d’installation de lieux de prières, de culte ou de recueillement ne sont et ne seront pas acceptées, pas plus aujourd’hui que précédemment. Elle invite de surcroît sa communauté à veiller à ce que les enseignements prodigués dans ses installations ne soient en aucun cas perturbés pour des motifs religieux. 

◼︎ Explications de Marine Guiet dans Bonjour Bruxelles

avec Belga – Photo : Belga / Thierry Roge

Partager l'article

18 mars 2024 - 16h33
Modifié le 19 mars 2024 - 16h20