Une vingtaine de migrants du parc Maximilien emmenés par la police : “Ça arrive une fois par semaine”
Une vingtaine de migrants dormant dans le parc Maximilien, proche de la gare de Bruxelles-Nord, ont été emmenés vendredi matin par la police. Celle-ci attend les instructions de l’Office des étrangers, a indiqué la porte-parole de la zone de police de Bruxelles-Ixelles, Ilse Van de Keere.
Françoise Romnée, bénévole au sein du groupe “Solidarité avec les réfugiés de la gare du Nord”, a précisé que la police avait embarqué tous les migrants visibles au petit matin en usant de la matraque : “Cela donne l’impression qu’ils subissent des représailles pour avoir dénoncé hier (jeudi, ndlr) dans la presse les rackets de policiers.” Des migrants se plaignaient en effet d’avoir été victimes de racket de la part de policiers, certains affirmant d’avoir été privé de leur argent et de leur GSM. Une enquête a été lancée par la police de Bruxelles-Ixelles.
- Notre enquête en vidéo sur le racket supposé des policiers :
Ilse Van de Keere défend l’action policière de vendredi par des plaintes de riverains et souligne que le camping n’est pas toléré à Bruxelles. Elle explique que plusieurs actions similaires ont été menées ces deux derniers mois au parc Maximilien. Certains migrants ont été envoyés en centre fermé quand d’autres ont reçu un ordre de quitter le territoire. La porte-parole avance que la plupart des occupants souhaitent se rendre au Royaume-Uni et attendent ainsi d’introduire leurs premières demandes dans ce pays. Ils refusent en conséquence d’entamer toute démarche en Belgique.
“Une fois par semaine au moins”
Le porte-parole du parquet de Bruxelles Denis Goeman ajoute que cette action de contrôle était planifiée depuis plusieurs jours, notamment par la police judiciaire fédérale, la zone de police locale et l’Office des étrangers. Elle fait suite aux plaintes du voisinage, aux problèmes signalés de dégradations et de bagarres entre personnes de différentes ethnies et également à une suspicion de trafic d’êtres humains. L’enquête est en cours pour évaluer les suites judiciaires éventuelles, particulièrement concernant la traite d’êtres humains présumée.
Un réfugié que nous avons pu contacter au Parc Maximilien confie pour sa part que ce type d’évacuation a lieu “une fois par semaine au moins” et que les policiers “demandent aux migrants de prendre leurs sacs et leurs affaires et de quitter le parc”. “Certains sont embarqués par la police”, confirme-t-il.
Gr.I. et C.TQ avec Belga, photo BX1