Une prolongation d’un an de trois centrales nucléaires revient sur la table du fédéral
Un état des lieux de la sécurité d’approvisionnement de l’énergie en Belgique va être déposé sur la table du gouvernement fédéral ce mercredi. Et les premiers échos de la presse confirment qu’il existe un risque d’approvisionnement énergétique dans les ménages belges d’ici l’hiver 2025.
Cet état des lieux avait été commandé en octobre dernier par le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) et la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) auprès d’Elia, gestionnaire du réseau de haute tension, Fluxys, gestionnaire du réseau de gaz, et l’administration. Ce rapport doit permettre de savoir s’il y a lieu de s’inquiéter quant à l’approvisionnement en électricité et gaz cet hiver, mais aussi ces prochaines années.
Le rapport arrive ce mercredi sur la table du kern, le conseil restreint des ministres, mais des premières fuites ont déjà été révélées dans Le Soir et L’Écho.
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Elia, Fluxys et l’administration se veulent rassurants pour cet hiver, mais admettent des inquiétudes à moyen terme. Selon Elia, « la situation du nucléaire français n’évolue pas de manière positive ». Il existe donc un risque de problèmes d’approvisionnement durant l’hiver 2025-2026, quand la Belgique n’aura plus aucun réacteur nucléaire à disposition vu que Doel 4 et Tihange 3, les deux réacteurs qui doivent être prolongés à l’heure actuelle, subiront des travaux et ne seront réactivés qu’en 2026-2027.
Ce rapport repose donc la question d’une prolongation du parc nucléaire belge, ce qui ne va apaiser les débats actuels au sein du gouvernement fédéral. Cette question divise les différents partis de la majorité, principalement le MR face à ses partenaires.
Économiser pour prolonger
Le fédéral et Engie négocient depuis mars pour prolonger pour dix ans supplémentaires les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3. Mais la négociation prend du temps et il n’est pas sûr que cela suffise à palier le manque d’énergie exportée de France ou d’Allemagne.
Une nouvelle proposition est toutefois mise sur la table pour éviter des prolongations simples : permettre aux trois réacteurs les plus anciens, Doel 1 et 2 et Tihange 1 qui devaient jusqu’ici fermer en 2025, d’économiser du combustible durant les prochains étés pour leur permettre de continuer jusqu’en 2026, au moins.
Seul problème : cette solution, préconisée par la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten, ne trouve pas encore de consensus au sein du gouvernement fédéral.
Une centrale au gaz à Tessenderlo
Y a-t-il toutefois une autre solution ? Il est en effet difficile de trouver une source d’énergie suffisante pour fournir des centaines de mégawatts sans une débauche de moyens importants. Il existe bien un projet de construction d’une centrale au gaz pour 900 MW à Tessenderlo, mais cela demande une modification de la loi actuelle. De nouvelles discussions à ce sujet sont prévues en kern, ce mercredi.
Mais en attendant, les négociations avec Engie semblent être la seule issue possible avec cette proposition de mini-prolongation de Doel 1, Doel 2 et Tihange 1. En attendant de trouver mieux ?
■ Les explications de Grégory Ienco dans Le 12h30
Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck