Une pétition demande l’abandon du projet du Musée du Chat à Bruxelles
Deux artistes bruxellois ont lancé une pétition dimanche après-midi, qui recueillait déjà plus de 1.700 signatures ce mardi
À peine a-t-il obtenu son permis d’urbanisme sur le site du BIP rue Royale à Bruxelles, le Musée du Chat fait déjà l’objet d’une pétition. “Le Chat Cartoon Museum”, imaginé par Philippe Geluck, totalisera quelque 4 000 m² de surfaces brutes sur 7 étages, dont 3 en sous-sol. Une idée qui n’enchante pas deux artistes bruxellois. Denis De Rudder est professeur de dessin et Sandrine Morgante est conférencière à La Cambre. C’est elle qui a lancé la plateforme Art Cares Covid, dont l’objectif est de mettre un lien les artistes et les séniors.
“J’ai découvert la nouvelle via une publication Facebook de Pascal Smet”, explique Sandrine Morganteà nos confrères de la DH. “Ce projet m’a d’emblée semblé aberrant. Puis j’ai vu de nombreuses réactions négatives sur les réseaux sociaux. J’ai alors contacté mon ancien professeur. Le vendredi soir, il m’a envoyé un projet de lettre adressée au ministre-président. Nous l’avons posté dimanche en début d’après-midi et les signatures affluent plus qu’on ne l’espérait”.
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Plusieurs arguments évoqués
Mise en ligne dimanche après-midi, cette pétition a déjà recueilli plus de 1.700 signatures ce mardi. Celle-ci pointe notamment le caractère public-privé du partenariat. Les auteurs rappellent également la volonté du politique de doter Bruxelles d’un nouveau musée d’art moderne depuis la fermeture de la branche du Musées royaux des Beaux-Arts en 2011, ce qui n’est toujours pas le cas. “La collection du Musée d’Art Moderne est composée de tableaux et de sculptures conçus pour être vus dans un musée, contrairement aux dessins de Philippe Geluck, qui sont faits pour être reproduits“, argumente les auteurs.
“Le public amateur d’art ne comprendrait pas qu’à l’exposition d’un ensemble riche et varié, constitué au cours de dizaines d’années, dont la qualité ne peut être mise en doute, soit préférée celle des productions d’un dessinateur de presse investi dans une démarche d’autopromotion. Le moins qu’exigeait la déontologie était que le projet de Musée Le Chat fît l’objet d’un avis qualitatif émis par une instance impartiale et compétente en matière d’art contemporain et de muséographie. Nous nous permettons de vous demander si pareille consultation a eu lieu et dans l’affirmative, de rendre son rapport public“, ajoute la lettre.
L’artiste ne s’attendait pas à un tel succès de la pétition et annonce que d’autres actions seront certainement menées.
V.d.T. – Photo : SAU