Une marche à Bruxelles pour dire “stop au génocide” dans l’est de la RDC
Environ 550 personnes, selon les chiffes de la police bruxelloise, ont marché samedi dans la capitale afin de dire “stop au génocide” dans l’est de la République démocratique du Congo. Les associations congolaises de la diaspora, à l’initiative de la manifestation, appellent la Belgique et l’Union européenne à prendre des mesures effectives afin d’endiguer le conflit, qui s’est intensifié depuis lundi dernier.
“Pour l’Ukraine, des discours, pour la RDC, du silence: exigeons l’égalité“, pouvait-on lire sur une pancarte. Dès 12h00, les manifestants se sont rassemblés sur la place du Trône. Le cortège s’est élancé vers 13h00 avant de passer devant l’ambassade des États-Unis ou encore rue de la Loi. L’arrivée est prévue place du Luxembourg, où un sit-in se tiendra jusqu’au soir.
Les associations de la diaspora congolaise, réunies en une cellule de coordination mise en place lundi dernier sous le nom de “Telema Tobundela Mboka” (“Debout pour sauver la patrie”), dénoncent le “silence assourdissant et injustifié de la communauté internationale face au génocide en cours“. Ils entendent alerter les autorités belges et européennes sur la situation “dramatique” dans l’est du Congo, où les rebelles du M23 ont pris lundi la ville de Goma.
“Depuis 30 ans, cette guerre fait rage dans l’est du Congo, sur fond de pillage des ressources congolaises. Mais c’est maintenant que la situation est la plus critique“, a insisté Brenda Odimba, membre du collectif des associations de la diaspora congolaise.
Pour les organisateurs, la Belgique et l’UE devraient imposer des sanctions au Rwanda. Selon la BBC, un groupe d’experts de l’ONU a trouvé des preuves d’un lien direct entre l’armée rwandaise et les rebelles du M23.
Au vu du récent appel de la Belgique auprès de l’UE pour des sanctions envers le Rwanda, qui soutient militairement et économiquement le M23, la manifestante espère qu’il ne s’agit pas de “mots en vain“. “Nous ne lâcherons rien tant qu’il n’y aura pas de sanctions effectives envers le Rwanda, comme la suspension du soutien militaire et l’annulation des accords concernant les ressources minières entre l’UE et le Rwanda“, a appuyé Brenda Odimba
abitante de Goma, Esther Tshienda Ntoto (également cofondatrice du centre éducatif “Un jour nouveau” en RDC) était de passage à Bruxelles lorsqu’elle s’est retrouvée coincée ici – l’aéroport de Goma, désormais sous le contrôle du M23, étant fermé depuis près d’une semaine. Sa fille de huit ans et son mari sont toujours à Goma.
“Nous vivons là-bas depuis 20 ans et ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas comparable à ce qu’il s’est passé ces dernières décennies”, témoigne-t-elle. “Il y a une volonté de détruire notre nation“, soutient la manifestante, qui renvoie aux très nombreux déplacés, blessés et tués à la suite des combats qui font rage. “Toujours sur le qui-vive, nous survivons continuellement”, a-t-elle conclu
■ Reportage de Simon Breem, Karim Fahim et Hugo Moriamé