Une enquête anti-corruption ouverte au sein de l’école bruxelloise de police et de Brusafe
L’Office central pour la répression de la corruption (Police fédérale) mène depuis plusieurs semaines une série d’investigations au sein l’Ecole régionale et intercommunale de police (ERIP), rapporte nos confrères de la RTBF. Ces derniers ont appris que des responsables actuel et passé de l’école ont déjà été interrogés par les enquêteurs. Le parquet de Bruxelles confirme qu’un dossier a été ouvert “afin de déterminer si une infraction pénale a été commise ou non“.
Dans la ligne de mire du parquet : les dépenses conclues pour le compte de Brusafe, l’école régionale des métiers de la sécurité et de la prévention. Celle-ci a été créée dans le but de regrouper en une seule entité l’ERIP mais aussi l’Institut de Formation en Aide Médicale Urgente (IFAMU), le Centre de Formation des Pompiers de Bruxelles (CFPB) et l’École Régionale d’Administration Publique (ERAP).
Installée à Haren, Brusafe n’avait jusqu’à la fin de l’année dernière aucune existence juridique. Brusafe s’appuyait sur l’ERIP pour engager et payer son personnel, effectuer ses achats de matériel et passer des marchés publics, précise la RTBF. Les 25 millions de subsides de la Région à destination de Brusafe sont donc versés sur le compte de l’ERIP qui doit signer les factures et les contrats passés par Brusafe, sans possibilité de contrôler les dépenses.
Des tensions entre direction de l’ERIP et de Brusafe ces dernières années ainsi que des dépenses peu transparentes, poussent aujourd’hui les services anti-corruption de la police fédérale à scruter minutieusement la comptabilité de l’ERIP.
Deux audits internes lancés
En août 2019, le Conseil d’administration, présidé par le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), décide de lancer deux audits internes pour dresser un état des lieux. Contacté par la RTBF, le cabinet du ministre-président ne souhaite pas commenter une enquête en cours et demande de laisser la justice faire son travail. Du côté de Brusafe, le patron Alain Goergen également interrogé par la RTBF, répond ne pas être au courant : “Qu’est-ce qui motive cette enquête ? Je n’en ai aucune idée.”
L’inauguration officielle de Brusafe doit avoir lieu dans les prochaines semaines.
V.d.T. – Photo : BX1