Une Bruxelloise confinée en Italie: “On risque 200 euros d’amende et jusqu’à trois mois de prison en cas de sortie”
Depuis ce mardi 10 mars, l’ensemble de l’Italie est placé en confinement à cause du Coronavirus. Les déplacements sont limités, les rassemblements interdits. Témoignages.
Caroline Bouchat est une Bruxelloise, vivant depuis quelques mois à Macerata dans le centre de l’Italie. Depuis ce mardi matin, elle est concernée par les mesures de confinement prises dans l’ensemble du pays pour endiguer la propagation du Coronavirus. Aucun habitant ne peux sortir de sa commune, sous peine d’une amende de 200 euros… et jusqu’à trois mois de prison. “J’ai été voir la police ce matin pour savoir si je pouvais aller me balader dans les montagnes environnantes. On m’a répondu que non, qu’il fallait mieux que j’enfile des pantoufles et que j’allume la télé“, raconte la jeune femme.
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Le décret, interdisant la circulation en dehors des communes, est entré en vigueur ce 10 mars et sera d’actualité jusqu’au 3 avril. “Pour pouvoir prendre la route, il faut faire une auto-certification et assurer sur l’honneur que le déplacement est nécessaire pour des raisons professionnelles ou de santé. Tout le monde ne parle plus que de ça, c’est assez anxiogène. Les rassemblements sont annulés, les bar et les restaurants ferment à 18h, il n’y a plus un chat dans les rues… On essaye de ne pas déprimer mais franchement l’ambiance est pesante”. Elle pointe aussi quelques incohérences: les écoles sont fermées, mais pas les centres commerciaux. “Il y a un manque de clarté“, estime-t-elle. Si elle le voulait, Caroline Bouchat pourrait rentrer en Belgique. “J’ai contacté les Affaires étrangères, comme je n’ai aucun symptôme je ne devrais même pas rester confinée à mon arrivée en Belgique“.
A l’inverse, Lorenza, étudiante à l’ULB et originaire de Lombardie, a renoncé à rentrer en Italie pour l’anniversaire de son père face aux mesures de confinement.
■ Un reportage de Marine Hubert, Béatrice Broutout et Alexandre Ergen