Un quart des infractions commises par des mineurs en 2020 sont des “infractions Covid”

La pandémie de coronavirus a, sans surprise, eu un impact sur les statistiques des parquets correctionnels belges pour l’année 2020, présentées jeudi à Bruxelles par le Collège des procureurs généraux.

Les “infractions Covid” ont entraîné une importante augmentation du flux des affaires entrantes dans les parquets. Au sein des parquets de la jeunesse, les “infractions Covid” représentent un quart des affaires entrantes pour des infractions commises par des mineurs en 2020.

La pandémie, et plus précisément les mesures qu’elle a engendrées, telles que l’interdiction de rassemblement, la limitation des déplacements et le couvre-feu, ont eu un impact sur d’autres infractions que celles qui sanctionnent le non-respect de ces mesures. Le Bureau d’analyse statistique du ministère public observe notamment que les dossiers de vols et d’extorsions ont diminué de 21% entre 2019 et 2020.

Les dossiers liés à la détention et à la vente de stupéfiants ont également diminué de 11% entre 2019 et 2020, “ce qui peut être expliqué par la fermeture des frontières, la suppression des festivals et l’annulation des compétitions sportives“, selon le Bureau d’analyse statistique. Par contre, des dossiers entrants au ministère public pour fraude informatique ont augmenté de 32% entre 2019 et 2020.

Concernant les affaires de violence intrafamiliale, l’augmentation est de 5% entre 2019 et 2020, moindre que ce qui était craint. Mais ce chiffre est à analyser avec prudence, comme l’a rappelé Christian De Valkeneer, procureur général de Liège. “Il n’y a pas eu d’explosion des affaires de violence intrafamiliale mais il faut émettre une réserve importante : il existe un ‘chiffre noir’, relatif aux faits qui n’ont pas été dénoncés à la police“, a-t-il expliqué.

►Reportage de Jean-Michel Herbint, Yannick Vangansbeek et S. Rondeau