Un plan bruxellois pour une meilleure prise en charge de l’endométriose : “Ce n’est pas normal d’avoir mal lors des règles”

La Région bruxelloise va prochainement se doter d’un premier plan destiné à améliorer la prise en charge des femmes victimes de l’endométriose. Laura Lequeu, fondatrice de l’ASBL Toi, mon endo, explique cette maladie et ses répercussions sur les femmes dans Le 12h30.

Une femme sur dix est aujourd’hui touchée par l’endométriose et pourtant, cette maladie gynécologique chronique qui touche les cycles menstruels est encore peu connue. Il faut en moyenne sept ans avant qu’une femme soit effectivement diagnostiquée, une longue période durant laquelle ces femmes souffrent, souvent dans le silence.

Alors que la France vient de se doter d’une stratégie nationale de lutte contre cette maladie, la Région bruxelloise va prochainement se doter d’un plan pour mieux lutter contre l’endométriose. La proposition de résolution déposée par la députée Margaux De Ré (Ecolo) a été adoptée par le parlement francophone bruxellois et passera sous peu au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce plan s’appuie sur trois axes : la sensibilisation autour de cette maladie méconnue, la formation des médecins et un meilleur financement de la recherche sur l’endométriose, toujours incurable à l’heure actuelle.

“J’ai vu 22 médecins…”

Laura Lequeu, fondatrice de l’ASBL Toi, mon endo, est venue au micro du 12h30 de Fanny Rochez et Vanessa Lhuillier pour évoquer son expérience et son travail pour mieux faire connaître l’endométriose. “La maladie évolue au fil des cycles menstruels. Et avec les années et faute de diagnostic, certaines femmes peuvent être victimes de kystes d’une dizaine de centimètres, des adhérences au niveau des organes internes… La douleur est importante”, évoque-t-elle. “Personnellement, j’ai vu 22 médecins qui m’ont dit que c’était normal d’avoir mal durant les règles. Mais à 19 ans, j’en ai eu ras-le-bol, j’ai vérifié sur Google et là, j’ai découvert le mot ‘endométriose’, un mot qu’aucun médecin n’avait évoqué. À l’heure actuelle, cette maladie n’est pas évoquée dans le cursus des médecins généralistes et des gynécologues”, explique-t-elle. “Des milliers et des milliers de femmes ont certainement souffert de cela par le passé, mais sans le savoir”.

Elle confirme que l’opération n’est pas la solution miracle : “En deux ans, j’ai été opérée quatre fois”, indique-t-elle. “En prime, on est remboursée comme une personne qui a été opérée de l’appendicite. Or, notre maladie est chronique, extrêmement handicapante”.

Face à ces problèmes, Laura Lequeu a décidé de lancer elle-même sa propre association pour mieux informer sur l’endométriose en Belgique. “Je voulais que mon parcours soit utile pour d’autres personnes qui peuvent souffrir de ces problèmes”, explique-t-elle. Elle va notamment dans les écoles pour sensibiliser les jeunes à cette maladie, mais elle souhaite que ces formations soient inscrites dans le temps, avec des moyens financiers plus conséquents.