Un lien étroit entre travail du sexe et mal-logement, selon une étude d’Alias & de l’ULB

Un lien étroit existe entre travail du sexe et situations de mal-logement chez des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) et des personnes trans*, selon une étude présentée ce jeudi à Bruxelles par l’ASBL Alias et l’Université libre de Bruxelles (ULB). La recherche a été menée par Mauro Striano, ancien coordinateur d’Alias, et Ana Daniela Dresler, chercheuse en études urbaines à l’ULB, spécialiste des inégalités socio-spatiales et de la vulnérabilité en milieu urbain.

Fondée sur les témoignages de personnes accompagnées par Alias – spécialisée dans l’accompagnement psycho-médico-social des hommes et des personnes trans* concernées par la prostitution/le travail du sexe à Bruxelles -, l’étude montre que le logement constitue à la fois un lieu de vie et un outil de travail pour une partie du public concerné. Disposer d’un logement est présenté comme essentiel pour la sécurité, l’autonomie et la santé, mais la majorité des personnes interrogées vivent dans des formes d’habitat précaire relevant du “sans-abrisme caché”, telles que l’hébergement chez des tiers, les logements temporaires ou les locations informelles.

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Selon les auteurs, ces situations limitent l’accès aux droits sociaux, aux soins de santé et à la stabilité administrative. L’étude souligne également que l’absence de logement stable complique les démarches de sortie de la prostitution, tandis qu’un accès sécurisé à un logement peut au contraire constituer un levier d’autonomisation sociale et économique.

La présentation de l’étude a été suivie d’une table ronde réunissant des responsables associatifs, des acteurs politiques et des experts du secteur. Les échanges ont porté sur les constats de l’étude et sur les pistes d’action à envisager.

Quelques recommandations

Dans leurs recommandations, les auteurs appellent à une prise en compte structurelle des discriminations qui entravent l’accès au logement des HSH et des personnes trans* concernées par le travail du sexe. Selon l’étude, ces difficultés sont liées à la stigmatisation du travail du sexe, au statut administratif et aux discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
Le rapport plaide pour un renforcement de la production de connaissances sur le mal-logement et les formes d’hébergement informelles, telles que les “plazas”, encore largement invisibilisées dans les politiques publiques. Les auteurs recommandent une collaboration accrue entre le monde académique, les associations de terrain et les personnes concernées afin d’adapter les dispositifs existants.

L’étude insiste également sur la nécessité de lutter contre les discriminations dans l’accès au logement et de former davantage les professionnels du secteur social et du logement aux réalités des publics LGBTQIA+ et des travailleurs du sexe. Elle appelle à améliorer les dispositifs d’hébergement d’urgence, jugés souvent inadaptés, et à développer des solutions plus inclusives.

Belga – Photo : Belga

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