Un cortège féministe a fait le tour des piquets de grève, avant une action improvisée sur la rue Neuve
Un cortège féministe a rallié plusieurs piquets organisés devant des entreprises de secteurs féminisés à l’occasion de la grève nationale. Près de 300 personnes, venues de diverses associations, ont mené lundi en début d’après-midi une action improvisée sur le carrefour de la rue Neuve et de la place de la Monnaie, à Bruxelles. C’est à cet endroit que le collectif d’associations féministes Collecti.e.f 8 Maars a terminé un tour des piquets de grève d’entreprises et institutions de secteurs féminisés.
Comme le 8 mars dernier, ce tour féministe des piquets de grève bruxellois a été organisé à vélo et en bus. Le groupe a débuté son périple sur la place de Brouckère avant de rejoindre des piquets organisés devant des entreprises et institutions des secteurs du social et de la santé : l’hôpital Brugmann, une maison médicale à Jette, le CPAS de Saint-Gilles, le service de santé mentale Ulysse ou encore la CSD de Saint-Gilles. “C’était très riche, avec près de 80 à 100 personnes qui ont participé à l’événement depuis ce matin“, a expliqué Pauline Van Cutsem, permanente syndicale CNE. “Nous voulions que ce grévibus fasse le lien entre les secteurs féminisés et les associations féministes. Le mouvement a été fort suivi. Il y a parfois jusqu’à cinquante personnes sur les piquets que nous avons visités, alors que ces lieux sont souvent bien moins syndiqués.”
■ Reportage de Michel Geyer, Thibaut Rommens et Hugo Moriamé
La syndicaliste a plus particulièrement souligné les actions “créatives et qualitatives” menées durant ces piquets. “Chez Ulysse, ils ont débattu durant deux heures pour repenser l’accord de gouvernement. Pour ce service ainsi que pour la maison médicale de Jette, il s’agissait de leur premier piquet de grève, c’était assez émouvant. Cela montre que les gens ont très peur pour leur secteur”, a-t-elle expliqué. Selon Pauline Van Cutsem, le programme du gouvernement fédéral montre “un caractère anti-femmes prégnant”. “Les mesures les plus discriminantes sont à l’encontre des femmes“, a-t-elle encore dénoncé. “Pour la suite, nous allons certainement discuter de la manière dont nous pourrons décliner nos actions pour nous opposer aux mesures qui nous choquent le plus.“
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Le tour féministe s’est terminé en début d’après-midi sur la place de la Monnaie à Bruxelles. Le groupe s’est agrandi avec des représentants du monde de la culture, du Gang des Vieux en Colère, d’Extinction Rebellion, de Youth for Climate ou d’Inter-Environnement Bruxelles, notamment. “Nous sommes inquiets de ce que ce gouvernement propose pour la Région bruxelloise“, a commenté Andreas Stathopoulos d’Inter-Environnement Bruxelles. “Il y a dans l’Arizona des partis qui ont un problème avec Bruxelles, et d’autres qui poussent pour ces partis. Et leur prise de position, notamment sur une éventuelle tutelle du fédéral sur la capitale, nous inquiète.” “Les mesures de ce gouvernement n’inquiètent pas que les travailleurs, ce sont aussi la culture, la solidarité qui sont attaqués“, a ajouté Marine, une manifestante du secteur culturel. “C’est important de montrer notre opposition dès que nous le pouvons.”
Près de 300 manifestants se sont ainsi placés vers 13h30 au carrefour de la rue Neuve et de la place de la Monnaie, et ont bloqué durant près d’une demi-heure la circulation, scandant des chants contre les mesures de l’Arizona ou en soutien à la Palestine. La police les a dispersés vers 14h00. Certains ont poursuivi leur manifestation sur la place de la Monnaie, pendant que d’autres ont repris leur route sur la rue Neuve, appelant les commerces encore ouverts à fermer leurs portes. Les syndicats socialiste et chrétien ont appelé à la grève générale ce lundi pour notamment dénoncer l’allongement des carrières, une diminution des pensions, les pénalités financières en cas de maladie ou de chômage, l’exigence accrue de flexibilité sur le lieu de travail, ainsi que l’érosion du statut des fonctionnaires.
Avec Belga