Un deuxième castor aperçu à Bruxelles: comment expliquer ce retour historique? “C’est vraiment une très bonne nouvelle”
Deux castors ont été aperçus près de Haren il y a quelques jours. Ce n’était plus arrivé depuis le XIXᵉ siècle. Comment cela se fait-il qu’un tel animal fasse son grand retour dans la capitale ?
Les images de deux castors au nord de Bruxelles, en bord de Senne réjouissent les naturalistes : le retour du plus gros rongeur d’Europe dans la capitale est historique.
“Il faut savoir qu’en Belgique, le castor a été littéralement exterminé au XIXᵉ siècle. Son retour en Belgique s’est fait il y a quelques décennies. Mais le retour à Bruxelles, c’est assez exceptionnel“, explique le photographe Thomas Jean de la Minute Sauvage. “Il y a eu quelques individus qui ont été de passage ou qui sont apparus et malheureusement n’ont pas survécu au milieu urbain et aux facteurs de mortalité inhérents à ce milieu-là. Et puis on a ce couple potentiel qui s’installe ici pour la première fois depuis des décennies, voire des siècles en fait”.
Un couple qui se forme et des petits qui pourraient apparaître. Mais pour cela, il faudra attendre. “J’attends avec impatience, évidemment, le printemps prochain et le début de l’été“, réagit Thomas Jean. “C’est le moment où les jeunes sortent du terrier et commencent à être observables. J’espère sincèrement qu’il y aura un jeune castor au moins, ou un des deux adultes qui sera moins craintif, ou en tout cas qui aura une activité plus diurne. L’activité va s’intensifier à ce moment-là, il faudra nourrir les jeunes, les allaiter, etc. J’espère sincèrement pouvoir les observer ici en plein jour”.
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L’installation du castor est liée à la remise à ciel ouvert de la Senne en 2020 : “C’était l’objectif, de redonner de la place à la nature en remettant la Senne à ciel ouvert il y a maintenant presque cinq ans“, confirme Benjamin Thibaux, le gestionnaire de la Senne de Bruxelles Environnement. “En revanche, de là à imaginer qu’on aurait le castor aussi rapidement… On n’imaginait pas du tout cela quand on a remis la Senne à ciel ouvert. C’est vraiment une très bonne nouvelle pour nous“.
Le retour est aussi bénéfique pour la biodiversité, pour l’organisation de ces espaces naturels, grâce aux actions du rongeur. “Le castor est un architecte paysager. Il fait ça bien mieux que nous. Et en rouvrant certaines zones, en laissant les arbres morts, il permet à d’autres espèces, que ce soit des insectes, mais aussi des espèces un peu plus grosses, de se réapproprier le milieu et de diversifier le milieu”, précise Benjamin Thibaux.
La prochaine observation importante est attendue au printemps.
■ Reportage de Rémi Rucquoi et Yannick Vangansbeek.





