Un Codeco consacré aux prix de l’énergie ce mercredi : voici ce qui est sur la table

Le Comité de concertation aura lieu mercredi dès 15h00 avec, autour de la table, le gouvernement fédéral et les représentants des entités fédérées.

On en avait l’habitude durant la crise du Covid-19, voilà que le Codeco, le comité de concertation, fait son grand retour. On ne parlera pas pandémie cette fois, mais électricité, gaz et carburants. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) a confirmé la tenue d’une réunion entre fédéral et entités fédérées ce mercredi après-midi dès 15h00 pour discuter de solutions durables face à l’inflation des prix de l’énergie. Celle-ci émane d’une volonté du Premier ministre d’entendre toutes les parties concernées et de mettre plus de personnes autour de la table pour avancer “ensemble” sur des dossiers critiques.

Car lors des réunions du Comité de concertation consacrées au Covid-19, d’autres dossiers avaient déjà été évoqués comme la mobilité interrégionale ou les projets de réforme de la taxe kilométrique.

Cette fois, ce sont donc les mesures à prendre pour faire face à la hausse des prix de l’énergie qui seront discutés. Il s’agira d’abord de remettre sur la table ce qui a déjà été fait avant d’exposer les mesures potentielles pour chaque entité. A priori, les principales mesures émaneront du fédéral. Les Régions et communautés pourront, pour leur part, surtout prendre des mesures sur le long terme, au niveau du bâti ou de la mobilité.

Lire aussi | La facture d’électricité a plus augmenté à Bruxelles que dans le reste du pays

La réunion débutera mercredi après-midi, mais les membres du gouvernement fédéral y vont déjà de leurs propositions à l’aube de ce Codeco. L’élargissement du tarif social, pour que près de 30% de la population belge soit concernée plutôt qu’un Belge sur cinq actuellement, revient sur la table, sur proposition d’Ecolo.

La ministre fédérale de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) plaide pour un plafonnement des prix au niveau européen, une proposition soutenue par Alexander De Croo. L’objectif serait de réaliser 770 euros d’économies sur l’année grâce à ce blocage. Si ce n’est pas possible de trouver un compromis sur ce sujet au niveau européen, le Premier ministre veut quand même avancer au national, a-t-il déjà confié.

La taxation des surprofits des entreprises du secteur de l’énergie sera également à l’étude, mais cela provoque quelques crispations au niveau des partis libéraux.

Un nouveau chèque-énergie ou une baisse de la TVA sont-ils également des solutions envisagées ? Loin de là, pour le Premier qui préfère négocier un blocage des prix.

Lire aussi | Énergie : les mesures de soutien sont prolongées jusqu’à la fin de l’année

Il n’y aura pas non plus de discussions autour d’éventuelles prolongations des réacteurs nucléaires de Doel 3 et de Tihange 2, qui doivent respectivement fermer en septembre et en février prochains. Engie a répété qu’une telle option n’est pas à l’ordre du jour, mais le MR, la N-VA et l’Open VLD poussent pour que les réacteurs restent actifs ou ne soient pas démantelés tout de suite.

Ce Codeco énergie s’annonce en tout cas urgent vu les records atteints ces dernières semaines concernant les prix du gaz et de l’électricité. Ces hausses importantes sont dues à des craintes de perte d’approvisionnement d’importants gazoducs venus de Russie, qui poussent les prix du gaz à la hausse. Ces tarifs poussent eux-mêmes les prix de l’électricité à la hausse, vu que le gaz reste une ressource importante en Europe pour la production d’électricité.

En outre, le fait qu’une trentaine de centrales nucléaires sont indisponibles en France et la météo caniculaire qui a mis les centrales hydroélectriques en difficulté dans le sud de l’Europe font aussi que les prix grimpent. Et si les problèmes d’approvisionnement de gaz continuent, les prix vont encore grimper, et la facture risque encore d’augmenter de plusieurs dizaines d’euros dans les prochains mois pour les contrats variables. D’où l’urgence de mesures fortes et la tenue de ce Codeco énergie.

Grégory Ienco – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck