Un Bruxellois sur deux risque d’être confronté à la pauvreté
Les réseaux de lutte contre la pauvreté du pays tirent la sonnette d’alarme face à l’appauvrissement “sans précédent” de la population. Le secteur appelle, dans un communiqué, les autorités à prendre d’urgence des mesures structurelles, “à commencer par des logements de qualité et économes en énergie”.
Crise énergétique, crise du logement… La conjoncture actuelle défavorable pèse lourdement sur les dépenses de nombreuses familles, qui sont toujours plus nombreuses à recourir à l’aide alimentaire, relève le secteur. En 2010, un total de 115.000 personnes dépendaient de l’aide alimentaire contre plus de 177.000 personnes en 2021, ce qui représente une augmentation de près de 54%. Pour la période à venir de janvier à juin, 204.000 demandes ont déjà été déposées, rapportent par ailleurs les banques alimentaires.
À Bruxelles, plus qu’ailleurs
Selon des données de l’office belge de statistique Statbel, citées dans le communiqué, un Belge sur cinq vit dans la pauvreté et l’exclusion sociale, soit plus de deux millions de personnes. D’importantes disparités régionales existent toutefois: à Bruxelles, plus d’un habitant sur trois est confronté au risque de pauvreté et ce chiffre risque bientôt de passer à un Bruxellois sur deux, alertent les acteurs du terrain. En Wallonie, le taux de pauvreté s’élève à un habitant sur quatre tandis que la situation est légèrement meilleure en Flandre, avec 12,8% de la population vivant dans la pauvreté.
Or, le tableau global, déjà “dramatique”, ne prend pas en compte l’impact de la hausse du prix de l’énergie et du coût de la vie et ne “reflète dès lors pas encore la réalité”, épinglent les différents réseaux. “Les Fédérations des CPAS de Bruxelles et de Wallonie et l’Association des villes et communes flamandes (VVSG) signalent que les demandes d’aide auprès des CPAS, également par des personnes qui travaillent et appartiennent à la classe moyenne, ont très fortement augmenté ces dernières semaines”.
Des politiques qui s’attaquent aux causes de la pauvreté
Tout en reconnaissant que les autorités ont déjà pris des mesures de soutien importantes, les réseaux de lutte contre la pauvreté les exhortent toutefois à en faire davantage.
“Greffer ce combat à une transition écologique et fiscale résolument justes, c’est s’engager pour éviter un bain de sang social. Ainsi, nous appelons à la mise en place d’un travail audacieux centré en priorité sur un pacte logement-énergie qui prévoit des investissements massifs dans l’isolation des bâtiments, en commençant par les logements habités par les familles à faible revenu et issu de la classe moyenne”, concluent-ils.
Les réseaux de lutte contre la pauvreté, actifs dans les trois Régions du pays, se rassembleront le 17 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale contre la pauvreté.
Belga