“Trop de câbles sur nos façades à Bruxelles” : le combat des habitants de la commune de Schaerbeek
Après 3 semaines de lutte contre un nouveau câble de fibre optique sur les façades du quartier Plasky à Schaerbeek, le combat contre la société DIGI et ses pratiques illégales s’élargit à tout Bruxelles
Trop, c’est trop pour ces Schaerbeekois. Des habitants de la commune pestent contre la multiplication des câbles sur leurs façades. Ils luttent également contre les pratiques illégales de l’opérateur DIGI Communications qui s’est transformé pour s’étendre à tout Bruxelles.
Face à cette lutte, les habitants se sont donc mobilisés. Ce combat a débuté par la distribution de toutes-boîtes et affiches dans le quartier, via le réseau “Hoplr”, par un groupe de conversation WhatsApp entre voisins et par la création du groupe Facebook “Trop de câbles sur nos façades BXL – Te veel kabels op onze gevels”. Une pétition a également été lancée. Selon eux, la question doit absolument être traîtée politiquement.
“Une loi préhistorique”
Au coeur du problème : une loi. Celle du 21 mars 1991. En deux mots, elle est globalement à l’avantage des opérateurs mais elle offre tout de même une certaine marge de manoeuvre pour les habitants qui ne seraient pas satisfaits. Cependant, la société DIGI ignore toutes les lettres de la part des habitants qui veulent des explications ou qui ne désirent pas avoir de câbles sur leur façade.
De plus, cette loi est devenue totalement obsolète avec le temps puisqu’à l’époque, il n’y avait que deux opérateurs. “Dès le début de notre combat de quartier, il est devenu évident que cette Loi devait d’urgence changer, pour encadrer ce développement et arrêter le massacre, surtout à Bruxelles où le tissu urbain empêche souvent de faire passer les câbles en sous-sol !”, assure le groupuscule qui estime que cette loi est “préhistorique”.
Un combat politique
Pour pouvoir câbler, les entreprises doivent recevoir une licence de l’IBTP, l’Institut belge des services postaux et de télécommunications. DIGI a bien reçu cette licence. Problème : le déploiement de leur réseau dans les différentes communes de Bruxelles se fait dans le mépris le plus total des habitants. À titre d’exemple, ils ne sont pas concertés au moment des placements de câbles ou lorsque les ouvriers arrivent. Selon eux, des centaines de plaintes “informelles” sont restées sans réponse de DIGI et le câble a quand même été installé sur leurs façades. Dans certains cas, DIGI frôlerait même l’intimidation en envoyant ses employés sur le pas de la porte des opposants pour passer en force avec leur câble.
Pour ces habitants, la situation est devenue ingérable. Ils estiment que ce combat ne touche pas uniquement la commune de Schaerbeek mais l’ensemble de Bruxelles. Leur objectif est également de sensibiliser les politiques sur cette question qu’ils estiment centrale. “Il faut lever l’oeil en se promenant dans les rues bruxelloises pour constater que certaines façades (dont celle de maisons à l’Inventaire du patrimoine Architectural) sont déjà couvertes de nombreux câbles et plusieurs boîtiers de distribution (parfois plus de 10 sur une façade)”, expliquent les personnes mécontentes dans ce communiqué. “Il est techniquement possible d’obliger plusieurs opérateurs à se partager un même câble de fibres optiques, mais au lieu de cela, chaque opérateur veut installer son propre câble, ouvrir les rues ou les trottoirs…”
En plus de ce communiqué de presse, un document similaire va être envoyé aux autorités des 19 communes de Bruxelles et à tous les Parlementaires Bruxellois. “Il est intolérable que l’installation de DIGI se fasse systématiquement sur le dos des habitants et de l’esthétique de notre Ville. La situation est chaotique et nécessite d’urgence une réponse concertée entre les Communes, la Région, le Fédéral et l’IBPT”, termine le groupuscule dans le communiqué.
Rédaction