Syndicats socialistes et libéraux dénoncent “l’enterrement” du tronc commun
Les syndicats socialistes et libéraux de l’enseignement ont dénoncé jeudi la volonté du gouvernement d’adopter deux nouvelles réformes qui, selon eux, vont “enterrer tout espoir” de réussir la mise en œuvre du tronc commun, soit la création d’un véritable continuum pédagogique de la maternelle jusqu’à la fin de la 3e secondaire.
Dans un communiqué commun, les quatre organisations syndicales dénoncent plus précisément l’avant-projet de décret actuellement sur la table du gouvernement visant à créer, dès la rentrée 2024, des “écoles du tronc commun”, à savoir des établissements avec un degré secondaire inférieur indépendant d’écoles organisant le degré supérieur. Les syndicats s’inquiètent notamment des conséquences d’un tel projet pour l’emploi des enseignants, et les mesures d’accompagnement qui sont prévues pour ceux qui perdraient leur affectation en raison de ces changements. Les syndicats redoutent également les conséquences d’un deuxième texte actuellement étudié par le gouvernement, lequel prévoit l’organisation d'”activités orientantes” dans le degré inférieur du secondaire, ce qui, selon eux, “revient en fait à autoriser la création de filières dans le tronc commun où il est censé ne plus y en avoir”.
“Cela risque d’entrainer des stratégies de positionnement des pouvoirs organisateurs et par conséquent un renforcement du marché scolaire”, clament en chœur la CGSP-Enseignement, le Setca-SEL, le SLFP et l’Appel. “Il paraissait déjà clair que les changements opérés par le Pacte pour un enseignement d’excellence ne se feraient ni au bénéfice des élèves, ni au bénéfice des membres du personnel, ni au bénéfice d’une amélioration du système scolaire. Pourtant, il restait l’espoir que le tronc commun contribue à la lutte contre les inégalités et à l’amélioration des apprentissages pour tous les élèves. Il n’en sera rien: le gouvernement de la FWB a fini par avoir peur de son ombre libérale”, fustigent les quatre syndicats.
“Une nouvelle fois, le gouvernement compte sur l’autorégulation du marché scolaire pour régler les problèmes du système éducatif. De réforme en réforme, ce gouvernement a signé la mort du Pacte en donnant l’illusion qu’il y avait consensus autour de la table du Comité de concertation (du Pacte, ndlr). Il confirme ici les craintes exprimées par nos organisations syndicales. En ressort un enseignement qui n’a d’excellent plus que son nom…”, ponctuent les quatre syndicats.
Au printemps dernier, ceux-ci avaient pour mémoire claqué la porte des travaux du Pacte pour un enseignement d’excellence pour dénoncer la décision du gouvernement d’imposer une procédure d’évaluation des enseignants pouvant mener, en cas de problèmes persistants, à leur révocation. Depuis cet incident, seule la CSC-Enseignement est restée à bord du Pacte d’excellence.
Belga