Sven Gatz espère que Standard & Poor’s tiendra compte du début des négociations
Le ministre bruxellois du Budget en affaires courantes Sven Gatz (Open VLD), signalera lundi à la délégation de l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) que les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement bruxellois “sont en train de démarrer”, dans l’espoir que S&P considère cela comme un signal positif en vue de sa prochaine notation.
Le ministre l’a déclaré vendredi au Parlement bruxellois, lors du débat en séance plénière sur la quatrième tranche de douzièmes budgétaires provisoires pour l’année en cours. Dans un rapport publié cet été, le comité de monitoring a averti que la Région bruxelloise risquait de connaître des problèmes de liquidités en cas de nouvelle dégradation de la notation.
Pour le moment, la Région reste en mesure de financer sa dette, a assuré le ministre. “Mais on ne peut pas dire que la situation financière est globalement améliorée”, a-t-il dit, insistant sur la nécessité d’avoir un budget de plein exercice, notamment pour contrer l’accroissement en cours des charges de la dette par lesquelles la Région “finance les banques”.
La perspective des négociations budgétaires dont les prémices ont eu lieu cette semaine ont occupé une large place dans le débat qui s’est déroulé plus sereinement que les précédents exercices du genre cette année.
Clémentine Barzin (MR) a salué le travail du ministre libéral flamand du Budget Sven Gatz pour le moratoire sur les engagements, la réduction des subsides facultatifs, les blocages de crédits en respect des douzièmes et le suivi attentif des investissements. “Mais ce gouvernement sortant aurait pu, aurait dû, faire plus. A l’instar du gouvernement fédéral sortant en 2011, il aurait pu réaliser un budget même en affaires courantes. Annoncé au printemps, ce projet de budget d’urgence a néanmoins échoué fin juillet, faute de combattants pour assumer des choix difficiles…”, a-t-elle dit. Selon elle, le déficit de 2025 ajoute une dette de 1.295 euros sur chaque habitant de la Région-capitale largement prise en charge par la classe moyenne qui a tendance à quitter la capitale.
Mais elle s’est voulue optimiste, en appelant à la responsabilité des partis du Parlement pour rassembler autour d’une ambition réelle d’une diminution du déficit annuel d’un milliard d’euros sur une trajectoire 2026-2029.
Du côté socialiste, Marc Jean Ghyssels a dit partager l’appel aux responsabilités. “Mais les responsabilités c’est aussi de voter ces douzièmes provisoires pour éviter des cessations de paiement”, a-t-il dit. “Nous sommes confrontés à une hausse de charges d’intérêts, à une baisse des recettes et Bruxelles reste sous-financé. Malgré l’installation d’ingénieurs au Fédéral qui nous avaient promis monts et merveilles au niveau budgétaire, on nous annonce un déficit de 40 milliards de euros à l’horizon 2029 qui aura aussi une influence sur notre Région. Le PS a fait des propositions (ndlr: à Bruxelles). Il assumera ses responsabilités”, a-t-il ajouté.
Pour les Engagés, Moussa Diallo, a jugé que l’absence de gouvernement bruxellois plus de quinze moins après les élections “nous plonge dans l’incertitude totale quant à la maitrise de notre avenir en tant que Bruxellois. La conséquence de ce blocage est le rejet croissant de la politique par les citoyens le désarroi du monde associatif, la démotivation de l’administration et la perte de confiance des entreprises”, a-t-il averti.
A ses yeux, deux urgences s’imposent: un budget pluriannuel et constituer enfin un gouvernement de plein exercice. Francoise de Smedt (PTB) a fustigé une unanimité rarement atteinte à ce point entre les “partis traditionnels” “pour appliquer l’austérité à la population”. “On ne peut pas ne pas parler déjà du rouleau compresseur du gouvernement fédéral De Wever-Bouchez qui est en train de passer sur la population du pays. Ces cinq partis roulent à marche forcée sur la population, sur les droits acquis en semant aussi le poison de la division”, a-t-elle soutenu.
“A Bruxelles, le gouvernement en affaires courantes applique déjà une austérité bien concrète qui a des conséquences à la STIB et sur des associations actives dans la cohésion sociale.” Selon elle, six partis sont déjà d’accord pour un milliard d’économies en quatre ans. Zakia Khattabi (Ecolo) a soutenu qu’il y aura des économies à réaliser. “Mais la vraie rigueur ne consiste pas à tailler aveuglément, dans la dépense…Si elle se traduit par un choix en matière sociale, environnementale ou éducative elle risque de coûter beaucoup plus cher demain, en prospérité comme en cohésion sociale”, a-t-elle averti.
Pour Jonathan de Patoul (DéFI), les négociations devront déboucher sur une réforme du système (ndlr: politique) a plongé Bruxelles dans le blocage. “Aller revoter ne servira à rien. Si on ne change pas ce système cela sera pire en 2029”, a-t-il dit.
Au passage, l’élu amarante s’en est pris au gouvernement fédéral qui reporte selon lui l’accomplissement des missions régaliennes sur le niveau local (accueil des migrants; lutte contre les trafics internationaux, et soutien de la justice bruxelloise, financement de la sécurité et de l’aide sociale), ce qui a un impact non négligeable sur les Bruxellois.
Belga





