Still Standing : quelles activités et dans quelles conditions entre le 30 avril et le 8 mai ?

Près de 50 lieux ouvriront au public à Bruxelles entre le 30 avril et le 8 mai, bravant l’interdiction, mais dans le strict respect des protocoles sanitaires. C’est la cinquième action du mouvement Still Standing. De très nombreuses activités seront organisées chaque jour. Ce qu’il faut savoir. 

A Bruxelles, près de 70 événements sont à l’affiche dans une cinquantaine de lieux aux quatre coins de la région. Les amatrices et amateurs de culture devraient y trouver pleinement leur compte : cinéma, danse, théâtre, spectacle jeune public, performance, musique, arts de la rue, rencontres, débats…  Des activités sont organisées tous les jours, pour soutenir le mouvement. Certains lieux n’ouvrent qu’un seul jour, d’autres plusieurs. Les situations sont variables.

La plupart sont accessibles uniquement sur réservation. Mais certains opérateurs proposent des systèmes mixtes : ils fonctionnent sur réservation tout en gardant quelques places libres pour le jour-même.

Sur place, les règles à respecter sont strictes : la distance entre les spectateurs doit être assurée, le port du masque est obligatoire, des distributeur de gel hydroalcoolique seront disposés un peu partout. Certains événements se tiennent en extérieur, d’autres en intérieur.

Succès public

Le succès de cette cinquième édition de Still Standing auprès du secteur témoigne de la volonté de beaucoup au sein du monde culturel de reprendre leurs activités, six mois après avoir dû (re) fermer leurs portes. Mais l’opération a aussi suscité un véritable engouement du public : de nombreux événements affichent déjà complets. Les jauges étant extrêmement réduites, certaines salles se sont remplies très vite.

C’est le cas par exemple de l’Atelier 210, à Etterbeek qui propose cinq concerts (Fransoiz Breut, Judith Kiddo, Nikitch & Kuna Maze et Glass Museum) disséminés sur quatre jours, entre le 1er et 7 mai. « A peine la billetterie en ligne ouverte, les gens se sont rués ! Tout a été réservé en quelques heures », explique Alice Vanwindekens, l’attachée de presse. Certes il s’agit d’une action politique, et illégale au vu des dernières décisions du codeco, mais nous respecterons des protocoles très strictes, assure-t-elle : 50 personnes au maximum et assises (pour une salle 310 places), deux sièges et une rangée vide entre chaque bulle, port du masque obligatoire, soit le protocole imposé en octobre dernier. Dans de telles condition, le théâtre joue à perte.

Les activités et les lieux participants sont nombreux. Ils insistent sur le caractère coillectif du mouvement. Toutes le informations sont sur le site de Still Standing et sur les sites respectifs des différents lieux. Nous en avons sondé quelques uns pour connaître leur mode opératoire.

Le Théâtre Le Public, à Saint-Josse, soutient et s’inscrit lui aussi dans l’opération, avec “Retrouvailles”, un dispositif particulier mis en place avant le lancement de Still Standing : un partenariat avec Filigrane pour faire du théâtre une extension de la librairie de l’avenue des Arts, et ainsi se transformer en commerce essentiel pour pouvoir accueillir des visiteurs, en intérieur comme en extérieur, et leur proposer des animations culturelles. Le lieu proposera ainsi des interventions d’artistes mais aussi des spectacles dans ses deux salles, à jauge réduite, ainsi que sur une scène installée à l’extérieur dès le 2 mai. Les réservations sont indispensables pour pouvoir assister aux spectacles en salle.

Le théâtre du Rideau de Bruxelles, à Ixelles, accueillera le public du 1er au 15 mai, pour la pièce “A cheval sur le dos des oiseaux”, de Céline Delbecq, prévue dans la programmation en cette fin fin avril. Les représentations auront lieu en extérieur (le théâtre sera donc en pleine légalité à partir du 8 mai, puisque les événements extérieurs réunissant 50 personnes seront en principe autorisés) et la jauge sera réduite : 30 places (avec des adaptations possibles en fonction des bulles) Ici aussi, il reste peu de place et il est impératif de réserver.

Les cinémas Vendôme, Palace, Galerie, Nova et le Kinograph (Ixelles, Bruxelles) participeront également, avec une ouverture le 1er mai, là aussi en respectant des protocoles stricts et des jauges réduites à 30%. L’achat en ligne est largement recommandé.

Le cinéma Galeries à Bruxelles proposera les films “Calamity” (jeune public), “Burning Out” et “Petite Fille” dès 13h00. Le Kinograph, à Ixelles, proposera “Mandibules” dès 19h00. Le Nova, à Bruxelles, montrera le film “Ar Condicionado” dès 17h avec, en prime, un concert du saxophoniste Grégoire Tirtiaux. Le Palace, à Bruxelles, diffusera “La Voix humaine” à 19h00. Enfin, le Vendôme ouvrira dès 13h45 avec “Calamity”, “Une Vie Démente” et “Drunk”. Certains cinémas ouvriront également entre le 2 et le 8 mai.

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Action politique

Si les opérateurs veilleront au strict respect des protocoles en vigueur, le public doit être conscient que les activités organisées sont pour la plupart illégales au regard des mesures prises par le dernier Comité de concertation le 23 avril dernier : le collectif Still Standing rappelle à cet égard que son action est politique, et vise à attirer l’attention sur la situation du secteur culturel, à dénoncer le “deux poids deux mesures” qui découlent des mesures, et à montrer qu’il est possible d’organiser des événements culturels en intérieur en toute sécurité.

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Comment réagiront les autorités locales des 19 communes et les zones de police ? Les réactions pourront varier d’une entité à l’autre, d’un lieu à l’autre. Il semble que des rencontres entre bourgmestres bruxellois sont encore prévues d’ici là pour en discuter. Si dans certains cas, une forme de tolérance pourrait être de mise, cela n’empêchera pas la police de rédiger des procès-verbaux. Le cas échéant, les amendes s’élèvent à 250 euros pour les spectateurs et à 4000 euros pour les opérateurs. « Ce risque existe », insiste Gwenaël Breës, de Still Standing. Sur tous les lieux participants, une adresse mail sera communiquée aux visiteurs où adresser les éléments d’information en cas de verbalisation, en vue d’une action en justice collective : “S’il y a des amendes, nous les contesterons ensemble.”

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S.R. –  Photo : Belga/Ophélie Delarouzée