“Si on veut sortir de cette impasse, il faut que les Bruxellois au MR prennent la main dans les discussions”

La Secrétaire d’Etat bruxelloise en charge de l’Urbanisme et du Patrimoine, Ans Persoons (Vooruit), était l’invitée de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles ce lundi. La formation du gouvernement bruxellois reste sur toutes les lèvres. Ans Persoons n’a pas maché ses mots sur l’attitude de Georges-Louis Bouchez (président du MR) lors des précédentes discussions et appelle le futur gouvernement bruxellois à coopérer avec le Fédéral. 

Remember. Vendredi soir, par communiqué de presse, Vooruit (les socialistes néerlandophones) communique sa décision de retirer la prise des discussions pour une future coalition dite progressiste. (PS-Vooruit-Ecolo-Groen-PTB-Fouad Ahidar). Cette piste, possible au niveau arithmétique, fait donc pschitt. Cette grande coalition de gauche, c’était donc une mauvaise idée ?

“On s’est dit qu’on n’allait pas perdre du temps et continuer quelque chose qui, selon nous, n’allait pas fonctionner. C’est pourquoi on a décidé de ne pas rentrer en négociation. La législature prochaine sera compliquée car Bruxelles est dans une situation difficile. Il faudra réformer, mettre le budget en ordre et pour cela il faut des partis qui ont sérieusement envie de prendre ces défis en mains“.

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Ce n’était donc pas possible avec le PTB et Fouad Ahidar ? “Nous sommes allés à la table des discussions. J’ai posé plein de questions pour tenter de déterminer s’ils comprenaient les défis pour Bruxelles. Et on a senti que ce sens des responsabilités de vouloir faire le nécessaire pour réformer n’était pas là autour de la table. On ne voulait pas tirer cela pendant des semaines et des mois car le temps presse“.

“On n’a pas une obsession de faire des économies mais Bruxelles a vécu pendant longtemps au dessus de ses moyens. On a eu une dégradation vendredi de la note et on risque d’en avoir d’autres. Bruxelles doit avoir une capacité d’action si on veut assurer son avenir.”

De leur côté, le PTB et la team Fouad Ahidar regrettent cet échec des pourparlers après seulement 2 petites rencontres plénières…

L’ombre de Conner Rousseau…

Certaines voix murmurent que derrière ce choix se cache l’homme fort des socialistes flamands, Conner Rousseau. Ans Persoons le dément sans vraiment le démentir totalement. “Ce n’est pas un secret que Conner rousseau n’a pas un grand enthousiasme pour gouverner avec des extrêmes, de droite ou de gauche, et je suis aligné sur cette position. C’était une décision difficile à prendre car on est fort liés avec le PS, on gouverne avec eux dans des communes, on a fait des listes communes, mais c’est une décision prise par la section bruxelloise“.

Cette décision, vécue comme une trahison par une grande partie de la société civile bruxelloise, remet-elle en question l’idéologie de gauche du parti ? “Nous restons bien évidemment de gauche. On est dans le gouvernement Arizona au fédéral mais on se bat tous les jours avec le MR et la N-VA pour assurer une politique sociale car nous avons une vision de la société complètement différente d’eux“.

“PS et MR doivent former l’axe du prochain gouvernement”

Ans Persoons l’assure, son parti et elle n’exigent pas la présence des nationalistes flamands dans le prochain gouvernement bruxellois. “L’essentiel c’est d’avoir une coalition avec les 2 plus grands partis francophones bruxellois. Le PS et le MR doivent se mettent autour de la table même si cela ne sera pas évident. Actuellement, ils ne se parlent plus, ça va encore prendre du temps avant de s’adoucir car ils ont tous les 2 ne vision totalement différente pour Bruxelles. Mais il faudra faire des compromis et collaborer avec le niveau fédéral. Faire un gouvernement à Bruxelles dont le ciment c’est d’être anti Arizona, cela pourrait paralyser la Capitale et donner envie au Fédéral d’humilier Bruxelles, ce qui serait très néfaste pour les Bruxellois“.

“Un président de parti qui a clairement une sorte de haine à l’égard du PS, ça n’aide vraiment pas”

Pour la cheffe de file des socialistes néerlandophones, le Mouvement Réformateur, et en particulier son président Georges-Louis Bouchez, doivent changer d’attitude et de posture lors des futures discussions.

“Il est essentiel que le MR change son approche. L’attitude de son président autour de la table n’aide pas. C’est clair qu’il n’est pas très respectueux des autres partis. Il faut discuter entre Bruxellois discuter des intérêts de Bruxelles et assurer l’avenir de cette Région. Je pense que c’est nécessaire que Georges-Louis Bouchez ne s’occupe plus des négociations bruxelloises“.

“Un gouvernement minoritaire dans le collègue linguistique néerlandophone ? Plus rien n’est exclu”

“Après l’année qu’on a passée, il faut être ouvert à toutes les possibilités car il faut avancer et former absolument un gouvernement“, plaide la Secrétaire d’Etat sortante.

Dernier sujet abordé : le rond-point Schuman. Qui paiera les travaux à cet endroit symbolique ? “On ne peut pas débloquer d’argent tant qu’on est en affaires courantes. On a donc pris l’initiative d’écrire aux institutions européennes car dans le passé il y avait déjà eu des demandes pour participer à cet embellissement du quartier. Il fallait tester cette piste. Et je pense que Bart De Wever doit éviter à l’avenir ce type de jeux politiques. On n’a vraiment pas besoin de ça. On a besoin d’un gouvernement Fédéral qui nous aide et non qui essaie de nous punir. De Wever est le Premier Ministre de tous les Belges et donc aussi des Bruxellois.” Dont acte.

Romuald La Morté