Série “Bruxelles Libérée” (4/4) : Au lendemain de la Libération, constater les dégâts, et poursuivre la lutte

À l’occasion des 80 ans de la Libération de Bruxelles, BX1 propose une série en quatre épisodes, pour revenir sur ces journées marquantes, prémices de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Bruxelles Libérée, épisodes précédents : revoir ici le premier épisode et ici le deuxième épisode et ici le troisième épisode

Si Bruxelles est libérée par les Anglais au soir du 3 septembre 1944, tout n’est pas encore tout à fait terminé : il faut encore constater les dégâts. S’ils sont peu nombreux à Bruxelles, une destruction marque les Bruxellois : celle de la façade de l’Oberfeldkommandantur, sur la place du Trône (aujourd’hui, le siège de l’assureur AXA). Les tirs de la résistance belge l’ont éventrée dans la nuit du 3 au 4 septembre, puisqu’il abrite encore une poche de soldats allemands. “Une vingtaine va rapidement se rendre, mais ceux qui restent se défendent, et la résistance a bien du mal à prendre le bâtiment, et demande dès lors l’aide des Britanniques pour venir à bout. Au final, les derniers Allemands vont se rendre aux Britanniques“, explique Pierre Muller, historien au War Heritage Institute.

Mais hormis quelques façades meurtries, et le dôme écroulé du Palais de Justice, Bruxelles est peu détruite. Un char abandonné, rue de la Loi, suscite aussi la curiosité… “C’était un Panzer4 allemand, qui avait explosé. La légende veut qu’il ait été détruit par un char britannique, mais c’est plus probable qu’il ait été saboté par son équipage, faute d’essence“, relate Pierre Muller.

Dans une Bruxelles libérée la vie reprend. Les collaborateurs sont traqués, puis jugés. Des femmes collabos sont tondues. De son côté, la Brigade Piron quitte Bruxelles, et poursuit son chemin de libération vers le Nord. “D’abord, nous avons combattu à Bourg-Léopold, en Belgique, puis nous sommes passés en Hollande. Là, des jeunes engagés nous avaient rejoint après la Libération, ils ont été merveilleux au front, mais pas mal sont tombés“, raconte Lucien Devis, membre de la Brigade.

Reste que la vengeance allemande n’est pas encore terminée, des V1 et des V2 pleuvent donc sur notre territoire. Il faudra attendre la capitulation allemande du 8 mai 1945, pour cesser de retenir son souffle.

 

■ Reportage réalisé par Arnaud BrucknerBéatrice Broutout et Stéphanie Mira, avec les archives collectées par Philippe Jourdain et Philippe Preux pour la série “La vie quotidienne à Bruxelles sous l’occupation allemande” (1987 – Télé Bruxelles)