Accord d’association UE-Israël, situation “inacceptable” à Gaza, soutien à l’Ukraine : les déclarations de Bart De Wever au sommet européen
L’accord d’association entre l’Union européenne et Israël n’a que peu d’impact sur la situation humanitaire à Gaza à court terme, a affirmé jeudi le Premier ministre belge Bart De Wever, à son arrivée à Bruxelles pour un sommet européen. Il a déploré une situation humanitaire “inacceptable” dans le territoire palestinien.
Sa déclaration intervient quelques jours après que la haute représentante de l’UE, Kaja Kallas, a présenté aux ministres européens des Affaires étrangères un rapport sur l’accord d’association avec Israël, à la lumière de l’article deux sur le respect des droits humains et des principes démocratiques. Le rapport révèle des violations par Israël des principes énumérés dans cet article. Il souligne le nombre élevé de victimes civiles et le blocus de l’aide humanitaire imposé par Israël dans la bande de Gaza.
Si certains États membres, comme l’Espagne, plaident pour une suspension pure et simple de l’accord d’association, l’Union européenne reste profondément divisée sur la question. Un petit groupe de pays, dont l’Allemagne, demeure en effet réticent à critiquer ouvertement Israël. À ce stade, la procédure prévoit l’ouverture d’un dialogue avec les autorités israéliennes.
Pour Bart De Wever, l’accord d’association n’a “pas grand-chose à voir” avec la situation humanitaire à court terme. “La situation humanitaire est inacceptable et elle doit s’améliorer. Nous sommes tous d’accord là-dessus, du moins la majorité“, a-t-il dit. “Concentrons notre énergie là-dessus.”
Les discussions pré-sommet n’ont pas permis aux États membres de s’accorder sur des conclusions concernant l’examen de l’accord d’association. Ne pas y trouver au moins une allusion à la procédure en cours serait toutefois “bizarre“, selon une source européenne mercredi. Une récente version proposée par l’équipe du président du Conseil européen, Antonio Costa, proposait d’acter la procédure en cours et d’inviter le Conseil de l’UE à poursuivre les discussions.
“Mme Kallas demande un mandat pour entamer (un dialogue avec Israël). En ce qui me concerne, ce mandat lui sera accordé. Nous verrons ensuite ce qu’il convient de faire“, selon Bart De Wever.
“Exprimer notre soutien à l’Ukraine”
Le Premier ministre belge Bart De Wever a déploré, jeudi à son arrivée au sommet de l’Union européenne à Bruxelles, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ait été “mis de côté” au sommet de l’OTAN à La Haye.
“J’espère que nous pourrons faire ici ce qui m’a vraiment manqué au sommet de l’OTAN: exprimer notre plein soutien à l’Ukraine. C’est regrettable que M. Zelensky n’était présent qu’à la partie informelle et non à la partie formelle du sommet“, a affirmé le chef du gouvernement fédéral.
“C’est très douloureux pour un pays en guerre, qui est la victime innocente d’une agression et qui se bat pour notre liberté, d’être mis à l’écart par le monde occidental parce que l’Amérique ne veut plus le soutenir de la même manière“, a-t-il ajouté.
À La Haye, M. Zelensky a rejoint d’autres chefs d’État et de gouvernement lors d’un dîner avec le roi des Pays-Bas Willem-Alexander et la reine Maxima, et mercredi, il a rencontré le président américain Donald Trump. Dans la déclaration finale du sommet, les pays de l’OTAN ont toutefois réaffirmé leur soutien à l’Ukraine.
Bart De Wever compte sur la réunion ce jeudi des chefs d’État et de gouvernement de l’UE pour redire ce soutien, à 26, sachant que la Hongrie de Viktor Orban s’en est désolidarisée.
En outre, “l’UE doit veiller à ce que les Américains restent impliqués le plus possible pour l’Ukraine, car les capacités dont ils disposent ne peuvent tout simplement pas être remplacées“.
Le Premier ministre compte aussi sur ce sommet pour valider le principe du 18e paquet de sanctions contre Moscou, “pour nous découpler totalement de l’énergie fossile de la Russie“. Sur ce paquet, la Hongrie n’est pas à bord non plus, bien qu’elle ne le bloquerait pas, selon M. De Wever. “C’est une situation ad hoc qui est peut-être viable, mais qui pose question structurellement“, reconnaît-il. Il dit toujours espérer que Budapest ne bloquera pas non plus le renouvellement des sanctions déjà adoptées.
Belga – Photo : Belga





