Santé : le taux de vaccination contre la grippe reste trop faible chez les plus de 65 ans
En 2023, le taux de vaccination des plus de 65 ans atteignait les 50,7%, largement en dessous de l’objectif de 75% fixé par l’OMS, ont rappelé plusieurs professionnels lors d’une conférence de presse mercredi. Dès la mi-octobre, la campagne de vaccination battra son plein.
Comme l’a rappelé le docteur Aurore Girard vice-présidente de l’Association des médecins généralistes, l’objectif premier du vaccin contre la grippe est d’éviter la maladie, et s’il ne suffit pas, d’en atténuer les symptômes et de prévenir d’éventuelles complications. La vaccination contre le virus de l’influenza est essentielle au sein de trois groupes de population : les personnes à risque (femmes enceintes, personnes de plus de 65 ans et atteintes de maladies chroniques), les travailleurs des soins de santé et les personnes vivant sous le même toit que des patients à risque.
Groupes à risque
Malgré ces recommandations, les professionnels de la santé constatent que le taux de vaccination chez les patients atteints d’affections chroniques n’a atteint que 43,4% en 2023, largement en deçà de l’objectif défini par l’Organisation mondiale de la Santé (75%). En outre, les taux de vaccination dans les groupes à haut risque ont stagné entre 2013 et 2023, malgré une augmentation temporaire pendant la pandémie de Covid-19. Les professionnels estiment que le meilleur moyen d’augmenter le taux de vaccination passe par une meilleure information de la population et la lutte contre certaines idées reçues au sujet des vaccins. “Contrairement à ce que l’on entend encore trop souvent, le vaccin contre la grippe ne provoque pas la grippe, c’est scientifiquement et techniquement impossible“, souligne Aurore Girard.
“Débuts foudroyants”
Le médecin précise également que l’on peut se vacciner contre la grippe et le Covid-19 le même jour sans que cela nuise au patient ou à l’efficacité des vaccins. Enfin, il est également essentiel de rappeler que la vaccination est nécessaire chaque année en raison de la mutation du virus de la grippe. S’il est encore impossible de déterminer l’ampleur de la nouvelle saison de grippe, les professionnels se tournent généralement vers l’Australie, où la grippe sévit généralement d’avril à septembre. “En Australie, la saison 2024 a frappé fort, avec l’un des débuts les plus foudroyants depuis 2018 et un pic important à la mi-saison, en juin. L’expérience australienne sert toujours d’indicateur pour notre prochaine saison et peut laisser penser à un début tout aussi sévère en Belgique“, estime Marc Van Ranst, professeur de virologie et d’épidémiologie à la KU Leuven.
Début de la vaccination à la mi-octobre
Les souches grippales en circulation dans l’hémisphère sud sont également analysées afin de déterminer la composition du vaccin pour la saison hivernale. Les experts estiment que le degré de protection offert par le vaccin cette année devrait être bon. “La correspondance antigénique entre les antigènes grippaux du vaccin et les souches grippales en circulation semble excellente“, souligne d’ailleurs Marc Van Ranst. La vaccination débutera à la mi-octobre, chez le médecin traitant ou en pharmacie. Le prix du vaccin est de 17,42 euros mais les personnes à risque et les personnes vivant sous le même toit que ces dernières ainsi que les professionnels de santé bénéficient d’un remboursement.
Belga