Le Samusocial invite les sans-abri dans ses centres mais ils sont libres d’en partir
Christophe Thielens, porte-parole du Samusocial, estime qu’il n’a pas à commenter la décision du bourgmestre d’Etterbeek d’arrêter administrativement les sans-abri qui refusent de se faire héberger malgré le grand froid, ni celle du bourgmestre de Bruxelles qui vise plus particulièrement les enfants et qui propose le soutien de la police pour les adultes. Il explique que le Samusocial travaille dans un rapport de confiance et quand une personne refuse de se faire héberger, les travailleurs sociaux essaient de l’équiper pour le protéger au mieux du froid. S’ils estiment qu’il y a une mise en danger pour un enfant, ils avertissent la protection de la jeunesse en dernier recours.
Dans son travail quotidien, le Samusocial peut déjà faire appel à la police. “Si on voit une personne qui a ses cartons et ses nombreuses couvertures sur lui et qu’on estime qu’il est pleinement conscient de sa décision et qu’il n’y a pas de mise en danger immédiate, on n’avertira pas les services de police”, explique Christophe Thielens. “Mais si quelqu’un se met dans un état de danger avéré, par exemple s’il reste là sans couverture et sous l’influence d’alcool, on pourrait le signaler en dernier recours à la police. Ce sont des cas extrêmes relativement rares.” Il souligne que les personnes sont libres de quitter les centres d’hébergement du Samusocial à tout moment.
Face au froid actuel, les équipes mobiles d’aide font preuve d’une vigilance accrue et cherchent plus fortement à convaincre les sans-abri d’accepter un hébergement. Vendredi, un bâtiment pouvant accueillir jusqu’à 70 hommes seuls a été ouvert à Ixelles car leurs centres étaient saturés et il y avait un risque de ne plus pouvoir répondre à toutes les demandes. Dimanche soir, le Samusocial a hébergé 993 personnes et la Croix-Rouge a aussi pris en charge plusieurs centaines d’hébergements. Il restait 30 à 50 places pour hommes seuls dimanche soir au sein des dispositifs du Samusocial. “On est confiants, mais on sait que lorsque les vagues de froid persistent dans la durée, la demande continue à augmenter parce que même les plus récalcitrants qui se sont réfugiés dans des squats finissent par faire appel à nous”, remarque Christophe Thielens.
En marge d’un arrêt d’un financement en passe d’être compensé, le scandale du Samusocial a généré une baisse des dons notable et des contrats à durée déterminée n’ont pas pu être reconduits. Les équipes mobiles d’aide ont été les premières impactées. “Ce qui est déterminant c’est l’action des équipes mobiles d’aide, car il nous permet de rester en contact avec ceux qui n’appellent pas à l’aide et qui sont souvent le plus dans le besoin”, souligne Christophe Thielens.
Belga