Retour des voyageurs, chantiers, postes à pourvoir : le directeur de le STIB fait le point sur les défis de 2023
En ce début d’année 2023, le directeur de la STIB Brieuc de Meeûs est venu faire le point sur les grands défis de la société de transports pour les prochaines années.
Retour des voyageurs
En 2022, la société de transports a comptabilisé 338 millions de voyageurs contre 274 millions en 2021. “Les voyageurs sont de retour“, se réjouit Brieuc de Meeûs. “Il ne faut pas oublier en plus qu’il y a eu deux mois en 2022 où on était encore en plein Covid. Si on analyse la progression dans l’année, entre janvier et décembre, on remarque qu’elle est vraiment très importante. Donc c’est vraiment positif. Nous avons souffert de la crise du Covid, mais les gens reprennent les transports aujourd’hui. Il y a des jours comme les samedis ou les dimanches où nous dépassons les chiffres de 2019, qui est une année de référence.”
Le télétravail en revanche continue d’impacter les trajets en semaine. “C’est quelque chose que nous allons rattraper“, assure le CEO. “Nous serons à nos chiffres de 2019 fin 2023.”
Pour faire face à cette hausse, l’offre de transports publics est renforcée chaque année.
Abonnements
Alors que la fédération des étudiants francophones (FEF) déplore la hausse des prix de la SNCB en application depuis ce 1er février, demandant la mise en place d’un abonnement annuel de 12 euros, Brieuc De Meeûs se félicite de cette réduction mise en place depuis un an à la STIB pour les jeunes de moins de 24 ans, étudiants ou non. “Le but est d’inciter toute cette jeunesse à s’habituer à prendre les transports publics et que leur mobilité soit articulée autour des transports publics. C’est un abonnement qui a beaucoup de succès. On voit que les jeunes ont tout de suite accroché“, se réjouit-il.
► Interview | SNCB : la FEF demande un abonnement annuel à 12 euros
Les plus de 65 ans vont bientôt aussi pouvoir bénéficier d’un tel abonnement. Il devrait être disponible pour juillet 2023.
Chantiers
Un projet de modernisation du réseau bruxellois est en cours afin d’augmenter le nombre de rames et pouvoir accueillir plus de voyageurs. Après de nombreux remous, la nouvelle ligne de tram 10 vers Neder-Over-Heembeek devrait entrer en fonction d’ici deux ans. “C’est normal que cela cause des remous“, estime Brieuc de Meeûs. “Nous avons eu exactement le même phénomène avec la ligne 9. Aujourd’hui, elle a énormément de succès. (…) Je comprends les réactions des gens. Ils vont devoir souffrir pendant les travaux et un changement majeur s’opère dans leur vie, mais après cela, le bénéfice qu’ils vont en tirer est phénoménal.”
► Reportage | Neder-Over-Heembeek : premier coup de pelle pour le tram 10
Le projet de ligne 3 de métro crée également des tensions, notamment financières, alors que le budget a été réévalué à 2,3 milliards d’euros. “Ce sont des questions qui ont vraiment tout leur sens“, reconnait Brieuc de Meeûs. “Mais quand on fait une ligne de métro, nous faisons ça aussi pour le futur car c’est très structurant dans une ville. Il y a eu pareils discours dans les années 70 quand le métro a été mis en place à Bruxelles, mais aurions-nous une telle prospérité aujourd’hui si nous n’avions pas eu de métro ? La ville devait avoir ce moyen de transport. C’est pareil pour le futur. Là où vous apportez du transport public, vous apportez de la prospérité. Nous l’avons vu dans d’autres villes.”
Postes à pourvoir
Le plus gros employeur de la Région bruxelloise recrute à nouveau. 600 postes sont à pourvoir. Avec l’extension du réseau et l’augmentation des fréquences, la STIB a besoin de nouveaux chauffeurs, de techniciens pour la maintenance et d’ingénieurs pour suivre les nouveaux projets.
■ Une interview de Brieuc de Meeûs au micro de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez