Les Catalans à Bruxelles gardent foi dans le dialogue
En réaction au discours prononcé par le président de la Catalogne Carles Puigdemont mardi en fin de journée à la tribune du parlement de Barcelone, des ressortissants catalans à Bruxelles ont exprimé leur espoir de voir l’indépendance se muer en un simple moyen de pression pour des négociations économiques.
Après les manifestations de dimanche contre l’indépendance, beaucoup s’attendaient à un pas en arrière. Celui-ci a été quelque peu masqué derrière des considérations combatives. “Il n’a pas déclaré l’indépendance, mais l’a mise en suspension”, remarque Pablo López, bénévole à Bruxelles au sein de l’association Societat Civil Catalana. “On est tous un peu perdus. L’appel au dialogue est peut-être la partie la plus intéressante. (…) Je veux croire qu’il y a encore de l’espoir pour voir naître un dialogue et qu’une partie des nationalistes est prête à discuter, à trouver des solutions politiques”.
Pour René Finné, un Belge vivant deux semaines sur quatre dans le nord de la Catalogne, Carles Puigdemont a lancé la balle dans le camp de Madrid, qui jusqu’à présent refusait tout dialogue tant que la prétention à l’indépendance était maintenue: “Après la mort de Franco, les Catalans ont eu la normalisation, c’est-à-dire qu’il était normal de parler et d’enseigner en Catalan. Donc, le prétexte de la langue est secondaire. C’est une question économique avant tout. Ce qu’ils souhaitent c’est une autonomie un peu meilleure que celle dont ils jouissent actuellement. Carles Puigdemont a rappelé dans son discours que le statut de la Catalogne avait été sérieusement mis à mal il y a une dizaine d’année à la suite de manoeuvres du parti populaire visant à réduire les avantages des Catalans. C’est ça qui a été le point de départ d’un mouvement qui n’a fait que s’amplifier jusqu’à aboutir à un référendum interdit”, commente le Belge.
Si des représentants de la N-VA soutiennent le processus d’indépendance en Catalogne, contrairement aux Flamands, les Catalans sont minoritaires dans leur pays. “Dans le dialogue, les francophones sont souvent perdants et on commence à vivre à deux vitesses en Belgique. En Espagne, il y a des contraintes beaucoup plus rigides et une absence totale de volonté de dialogue de la part de Madrid”, compare-t-il.
Pablo López explique que son association essaie de lutter contre ces tendances nationalistes qui ont amené les plus fervents indépendantistes à voter lors d’un référendum illégal: “A la base de tout mouvement nationaliste, il y a toujours un côté raciste, de suprématie ou égoïste. On se rassemble et on essaie d’expliquer aux gens la réalité derrière les discours nationalistes”.
Belga