Réactions, blocages, analyse : le point sur la crise gouvernementale autour de la friche Josaphat

Retour sur le dossier chaud du moment au sein du gouvernement bruxellois.

Nous vous annoncions hier que les écologistes Alain Maron et Barbara Trachte avaient quitté prématurément la réunion gouvernementale, parlant d’un lien de confiance rompu avec le PS. En cause : des tensions autour du dossier de la friche Josaphat.

Pour rappel, l’enjeu porte sur la construction de 509 logements sur un terrain qui représente le quart de la superficie de la friche Josaphat.

Pour le PS, l’urgence de la pénurie de logement en Région bruxelloise nécessite la construction de logements sur cette zone. Les socialistes entendentc avancer sur la procédure concernant l’adjudication d’un marché pour la construction de logements. Les socialistes estiment qu’il s’agit de la suite d’une procédure lancée il y a plusieurs années et qu’il convient de mener à son terme, d’autant qu’un accord a eu lieu au sein du gouvernement en 2021. 

Mais pour Ecolo, les récentes enquêtes publiques ont démontré que le projet ne pouvait pas être adopté dans sa formule initiale et devait être remanié. Les Verts accusent les socialistes de vouloir passer en force tout en ignorant les résultats de ces enquêtes. 

Voir aussi | L’édito – Friche Josaphat : bataille rangée

Des tensions loin d’être apaisées

Selon nos informations, il n’y a pas encore eu de contact entre les différents présidents de parti depuis le départ prématuré d’Alain Maron et de Barbara Trachte. Mais surtout, la procédure dénoncée par les écologistes semble suivre son cours, malgré le coup de pression des Verts. 

Le directeur de la SAU Gilles Delforge a annoncé ce matin dans Bonjour Bruxelles que la SAU et la SLRB avaient sélectionné ce jeudi les entrepreneurs censés réaliser les travaux. Celui-ci a déclaré qu’ils n’avaient pas reçu de signal clair de stopper la procédure de la part du gouvernement et qu’il était de leur responsabilité de se prononcer pour éviter les surcoûts.

Deux autres organismes sont impliqués dans le dossier. Le Fonds du logement a décidé de reporter son avis et le conseil d’administration de Citydev doit normalement se prononcer aujourd’hui. Les offres, elles, prennent fin le 9 mars. 

Inquiétudes autour de la viabilité du gouvernement

Cette nouvelle étape de la procédure va à l’encontre des demandes des Verts, étant donné que ceux-ci demandent justement la suspension des démarches des organismes et une reprise des discussions. Ils ont demandé ce jeudi que le PS assume son rôle de pemier parti et que le ministre-président Vervoort joue son rôle de facilitateur en tant que chef de gouvernement.

Une demande restée pour le moment lettre morte. Les tensions risquent donc de perdurer, d’autant que le gouvernement bruxellois ne se réunira pas la semaine prochaine, mais dans quinze jours seulement. 

Ce matin, le ministre-président Vervoort a été interpellé au Parlement bruxellois par les députés de l’opposition. Ils s’inquiètent de la viabilité du gouvernement pour les semaines qui viennent.

L’analyse politique de Pascal Delwit, politologue à l’ULB :

■ Reportage d’Arnaud Bruckner et Nicolas Scheenaerts.