Rassemblement en soutien à la Palestine à Bruxelles : “On a besoin d’une société civile qui se mobilise”
Alors que le conflit fait rage sur la bande de Gaza, une marche européenne à Bruxelles, en soutien à la Palestine a rassemblé plus de 20 000 personnes selon la police et 45 000 selon les organisateurs. Les associations demandent un cessez-le-feu immédiat, à l’heure où le plus grand complexe hospitalier de Gaza vient d’être détruit. Carine Thibaut, directrice francophone d’Amnesty International Belgique, était l’invitée du 12h30.
“Il est important de se rendre compte que des milliers de gens étaient dans la rue”, confie Carine Thibaut. De plus, Amnesty International a lancé une pétition au niveau mondial qui a recueilli plus d’un million de signatures et 57 000 signatures au niveau belge. Malgré ces initiatives, une question reste en suspens : est-ce que l’Europe et les États-Unis vont pouvoir faire suffisamment pression pour obtenir un cessez-le-feu ? “On espère que l’Europe va entendre nos revendications, mais on entend des sons de cloche différents tout le temps”, explique la directrice.
L’organisme se rend bien compte qu’une pétition n’est pas suffisante pour poser les armes, mais : “On doit utiliser notre conscience et notre capacité d’agir pour dénoncer les crimes de guerre et arrêter le bain de sang. C’est une situation dramatique que vivent les Palestiniens de la bande de Gaza. Une personne sur trois décédée est un enfant”, rajoute Carine Thibaut.
Demande de cohérence
Si Amnesty entend bien continuer d’utiliser les outils démocratiques, le mouvement souhaite travailler avec les responsables politiques, mais demande avant tout, de la cohérence. “La Belgique a voté aux Nations Unies, une demande de trêve, mais laisse transiter des armes en provenance des États-Unis, vers l’Israël. On demande un embargo de ces armes.”
Ce sentiment d’impuissance face à cette catastrophe mondiale, chacun le ressent et beaucoup n’ont pas envie d’être téléspectateurs. “Il faut transformer cette impuissance en action politique. En restant passif, on obtient rien. On a besoin d’une société civile qui se mobilise et qui refuse l’indifférence”, rajoute Carine Thibaut.
■ Interview de Carine Thibaut, directrice francophone d’Amnesty International Belgique, au micro d’Adeline Bauwin et Jim Moskovics