Quelques centaines de personnes ont pris part à une marche pour sauvegarder le Meylemeersch
Les manifestants s’opposent aux projets de construction dans le Meylemeersch, une zone qui fait partie de la vallée du Vogelzangbeek à Anderlecht. Une pétition en ligne lancée il y a sept mois avoisine les 1.400 signatures.
Au départ de l’avenue Millepertuis, à Anderlecht, quelques centaines de personnes se sont rassemblées et ont pris part à une marche sous les coups de 14h30. Les participants ont arpenté le site menacé, parmi lesquels des Bruxellois appréciant de fréquenter le lieu. Certains arboraient des pancartes comme “Stop béton” ou “Nature = Futur”.
Une zone naturelle
“C’est une zone mentionnée comme constructible dans le Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS), mais elle n’a jamais été construite et elle est revenue à l’état naturel avec la présence de beaucoup d’oiseaux dont la chouette chevêche“, a expliqué Jean-Pol Renoy, administrateur de l’association de protection de la nature CCN Vogelzang CBN. “On est à 200 mètres d’une réserve naturelle classée dont notre association est le gestionnaire et on aimerait étendre la protection à ce terrain. Anciennement, c’était des champs ou des vergers dans la campagne. La nature a mis beaucoup de temps à s’y développer et il y a rarement des retours en arrière une fois une zone construite“.
Des locaux pour Sciensano et la Fondation Michel Cremer
Les terrains sont la propriété de Citydev.brussels, l’organisme public en charge du développement urbain de la Région de Bruxelles-Capitale au travers de projets immobiliers, et un bail emphytéotique a été conclu avec la régie des bâtiments. Il est prévu d’y construire des locaux pour l’institut scientifique de santé publique Sciensano et pour la Fondation Michel Cremer, qui promeut la recherche médicale de pointe en endoscopie, ainsi que des logements étudiants pour l’Université Libre de Bruxelles.
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Jean-Pol Renoy en appelle à la responsabilité de ces acteurs scientifiques: “Scienscano est responsable de notre santé et c’est un besoin de se ressourcer dans la nature. On peut comprendre qu’il y a un intérêt à être proche de l’hôpital Erasme, mais il est possible de trouver d’autres parcelles. Il y a une zone industrielle dans les environs, des bureaux laissés vides… Ce sont des projets imaginés il y a près d’une dizaine d’années, mais depuis lors la conscience de l’urgence climatique a grandi, le télé-travail s’est répandu de façon exponentielle, il y a eu la pandémie…”
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Les défenseurs de cet espace naturel de 12 hectares remarquent encore que la Région bruxelloise projette de préserver des sites de haute valeur biologique à travers la modification du PRAS 2024. (belga)
■ Reportage d’Anaïs Corbin, de Loïc Bourlard et de Stéphanie Mira