Quel programme pour la Cocof ? Barbara Trachte veut son décloisonnement
La ministre-présidente de la Commission communautaire française (Cocof), Barbara Trachte, a révélé sa déclaration de politique générale pour les cinq années à venir. Elle a exprimé sa volonté de décloisonner les politiques menées par l’institution afin de leur donner plus de cohérence et d’efficacité. Le MR redoute que derrière ces mots se cache l’évaporation de l’organe qui met en oeuvre, à Bruxelles, une série de politiques communautaires francophones.
La Cocof mène notamment des politiques en matière sociale et de santé. “Le décloisonnement sera le maître-mot de cette législature”, a assuré Mme Trachte dans sa Déclaration de politique générale devant le parlement francophone bruxellois.
Selon elle, le citoyen mais aussi les associations ne s’y retrouvent plus dans la “lasagne institutionnelle” qui caractérise ces matières. “Il est essentiel de développer une offre de services de soins et d’aide de première ligne pour tous les Bruxellois. Nous ambitionnons donc de développer une politique social-santé intégrée et territorialisée, par commune voire par quartier, croisant tant les matières que les entités compétentes”, a-t-elle expliqué.
Le nouvel exécutif veut travailler “main dans la main” avec la Région bruxelloise, la Commission communautaire commune, les Communautés française et flamande et la Vlaams Gemeenschapscommissie (équivalent flamand de la Cocof).
“Ce décloisonnement devrait nous permettre de mieux prendre en compte les déterminants sociaux de la santé, à savoir, le niveau de revenu, l’éducation, l’emploi, la qualité de l’air et de l’eau, la qualité de la nourriture, le logement, les réseaux de soutien social, l’accès aux soins de santé, etc. pour agir ensuite sur ceux-ci afin d’améliorer la santé et la vie quotidienne de toutes et tous”, a ajouté Mme Trachte.
La Cocof, une institution viable?
Si le MR ne conteste pas l’intention de partir des “besoins réels” des Bruxellois francophones pour mieux coordonner les actions sur le terrain avec les autres entités, il redoute qu’à terme “la question de la viabilité” de la Cocof ne soit posée.
“En filigranes du vocabulaire utilisé qui cache, me semble-t-il, assez mal votre désarroi face au devenir de notre institution, nous comprenons qu’il y a réellement de quoi craindre pour sa survie”, a dit le chef de groupe, Gaetan Van Goidsenhoven.
Le MR épingle l’absence de référence au caractère francophone de Bruxelles dans la déclaration. “Les astres semblent donc bel et bien alignés pour déboucher sur une évaporation de l’institution”, a souligné le chef de groupe.
DéFI a en revanche mis en avant la cause francophone face à un gouvernement flamand “à droite toute” qui entend aussi bien sortir du centre interfédéral pour l’égalité des chances Unia que mettre en place un parcours d’intégration payant. “Nous, Francophones, Bruxellois et Wallons, avons tout à intérêt à travailler en partenariat”, a assuré Michaël Vossaert.
Avec Belga – Photo/Eric Lalmand