Quand le masque obligatoire généralisé sera-t-il abandonné à Bruxelles ?
Le port du masque obligatoire et généralisé reste la norme à Bruxelles. Mais quand disparaîtra-t-il des rues de la capitale ?
Dans le cadre de notre séquence Question(s), nous avons interrogé le ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron (Ecolo), sur le signal qui sonnera le glas du masque obligatoire à Bruxelles. Aucune décision ferme n’a été prise pour l’instant, aucun chiffre n’a été arrêté pour le moment “mais l’été dernier, quand il y a eu la mise en oeuvre au mois d’août du port du masque généralisé, c’était le dépassement d’un taux d’incidence de cinquante cas pour 100.000 habitants. Ce taux est très largement dépassé, encore maintenant“. En effet, l’incidence hebdomadaire à Bruxelles est de 175, selon les derniers chiffres de Sciensano, tandis qu’elle culmine à 364 si on la prend pour les quatorze derniers jours.
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Un taux d’incidence de cinquante, le signal pour retirer nos masques dans certaines circonstances ? “Cela pourrait être la même balise : c’est une des possibilités. Mais d’un autre côté, c’est vrai que les systèmes de suivi de contact, de testing et de vaccination fonctionnent beaucoup mieux que l’été dernier, on pourrait donc mettre la jauge un peu plus haut“, ajoute Alain Maron.
Pourquoi le masque est-il obligatoire partout à Bruxelles ?
Car depuis plusieurs mois, le port du masque est obligatoire et généralisé dans l’ensemble de l’espace public de la capitale : aussi bien dans les grandes artères commerçantes, que dans les petites rues résidentielles. “Dans une ville comme Bruxelles, il n’est pas évident de ne l’imposer que dans des rues à forte fréquentation, et pas ailleurs. Ce n’est pas nécessairement simple, et pour les forces de l’ordre, et les bourgmestres qui doivent faire respecter les consignes, ce n’est pas simple non plus“, nous explique Alain Maron.
“Il a donc été estimé que dans une ville comme Bruxelles, où il y a beaucoup d’artères de forte concentration de personnes, le plus simple était d’avoir une interdiction généralisée“, ajoute le ministre.
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Qu’en pensent les experts ?
En Israël, on a par exemple vu le masque obligatoire généralisé être abandonné par les autorités, car leur campagne de vaccination était suffisamment avancée aux yeux de leurs décideurs.
Interrogé, l’épidémiologiste et professeur de Santé publique Yves Coppieters (ULB), estime que “dès qu’on aura une bonne couverture vaccinale des personnes les plus fragiles, on pourra commencer à retirer le masque à l’extérieur, d’autant plus que les études montrent bien que le risque de contamination à l’extérieur est très faible (…). A l’extérieur, on dit qu’il faut surtout porter le masque dans trois situations : soit vous êtes dans une foule, soit vous avez un contact étroit de plus de quinze minutes, soit vous vous sentez dans une situation à danger“.
“Ramener le débat sur l’importance du port du masque à des moments particuliers est très important actuellement, pour ne pas perdre l’adhésion des gens qui ne comprennent plus très bien pourquoi le porter à tout moment“, ajoute Yves Coppieters.
ArBr – Photo : Belga (archives)