Proximus : les syndicats exigent la démission immédiate de Dominique Leroy, le conseil d’administration refuse
La grogne continue chez Proximus. Ce matin les syndicats en front commun ont remis une lettre ouverte au conseil d’administration. Ils réclament la démission immédiate de Dominique Leroy, qui a annoncé son départ jeudi dernier pour l’opérateur néerlandais KPN
“Nous avons peur que la CEO s’en aille avec des secrets stratégiques pour le futur de l’entreprise. Et comme KPN a déjà deux fois par le passé attaqué Proximus, nous avons vraiment très peur que cela se passe une troisième fois”, explique Jean-Claude Philippon, président national du SLFP Proximus.
Le deuxième point qui fâche, c’est le plan de restructuration qui prévoit 1.900 licenciements juste avant le départ de Dominique Leroy. “Un plan d’accompagnement doit être négocié et le poursuivre avec une personne qui ne sera plus là pour l’implémenter, ce n’est pas réaliste”, indique Stéphane Daussaint, responsable général CSC Transcom de la CSC Transcom.
Des questions autour du soupçon de délit d’initié
Il y a enfin désormais un soupçon de délit d’initiés. La CEO a en effet vendu le 1er août 10.840 actions Proximus pour un montant total de 285.342,40 euros, alors qu’elle pensait peut-être déjà quitter l’entreprise. “Ce n’est pas de mon ressort. Les personnes compétentes ont été mandatées pour ça. Moi, tout ce que je peux dire, c’est que je m’interpelle sur l’agenda. Pourquoi vendre des actions un mois avant de partir comme CEO”?, souligne Laurent Malengreau, vice-président Télécom CGSP.
Dominique Leroy confirmée jusqu’au 1er décembre
Le conseil d’administration de l’entreprise a confirmé pour sa part le maintien de sa CEO, Dominique Leroy, jusqu’au 1er décembre, lors d’une réunion entre direction et syndicats en front commun qui s’est tenue lundi de 10h00 à midi, “dans un climat très tendu”, selon Laurent Malengreau. “Proximus ne considère pas KPN comme un concurrent direct, ni maintenant, ni dans un avenir proche. Dominique Leroy garde donc la confiance du conseil d’administration et reste en place. Ce serait même elle qui a fixé la date du 1er décembre”, a ajouté le représentant syndical.
- Reportage de Philippe Jacquemotte, Anna Lawan et Lucas Peyskens