Procès Encro : un avocat dénonce le caractère “systématique” du réquisitoire du parquet

“Tous 10 ans, tous dedans…” L’avocat d’un prévenu jugé au procès Encro, relatif à un vaste trafic international de stupéfiants, a entamé sa plaidoirie sur ces mots mercredi devant la cour d’appel de Bruxelles, dénonçant les considérations “quasiment systématiques” du parquet dans son réquisitoire, ne s’accompagnant “d’aucune logique”.

Dix ans de détention assortis de 10 ans de mise à disposition du tribunal de l’application des peines (TAP) ont notamment été requis à l’encontre de son client, Missoum B., soupçonné d’avoir transporté des stupéfiants pour le compte de l’organisation criminelle à l’origine du trafic. Le ministère public a mis “tout le monde dans le même bateau, sans tenir compte de leur individualité”, a regretté le pénaliste. Ce dernier a notamment insisté sur les aveux fournis par son client. Bien qu’il ait d’abord nié avoir transporté des stupéfiants, le quinquagénaire a, au fil du temps, reconnu avoir participé à certains pans du trafic. “Il y a 1001 raisons de mentir, mais il a finalement admis avoir chargé de la cocaïne dans un camion, il a admis avoir déchargé des déchets issus d’un laboratoire…”, a égrainé son avocat.

Condamné à 11 ans de détention dans une autre affaire en 2020, le prévenu s’était caché chez Pascal R. – également poursuivi dans ce dossier – après la réception de son billet d’écrou. C’est à cette période que le quinquagénaire a commencé à transporter des stupéfiants. “On peut dire que l’occasion a fait le larron”, a poursuivi son conseil. “Pascal R. prenait le risque de l’héberger, alors il lui a rendu service en échange. Il n’est pas question de dire qu’il a obéi à des ordres, il a agi de son plein gré.”

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Le pénaliste a en outre contesté la confiscation prononcée en première instance. “Si Missoum B. était en train de gagner beaucoup d’argent [grâce à des transports de stupéfiants, NDLR], pourquoi aurait-il continué les démarches en vue de la reconnaissance de son invalidité?”, s’est-il interrogé devant la cour. “La situation de Missoum B. et de sa famille montre qu’ils vivent dans la précarité et que les profits de sa participation [au trafic] sont inexistants, ou à tout le moins sans corrélation avec un trafic de cocaïne à grande échelle”, a-t-il appuyé.

Face à ces éléments, le pénaliste a sollicité une peine de travail pour son client. Quant à la mise à disposition du TAP, requise par le parquet au vu du lourd passé judiciaire du prévenu, l’avocat a tout bonnement estimé qu’elle était illégale, les conditions pour prononcer une telle sanction n’étant pas réunies selon lui.

Belga

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