Procès Encro : l’un des prévenus refuse de s’exprimer sur le volet “Sky ECC” de l’enquête

L’un des prévenus du procès “Encro”, Waiel M., a refusé mardi de s’exprimer devant le tribunal correctionnel de Bruxelles à propos des comptes de la messagerie cryptée Sky ECC qui lui sont attribués par les enquêteurs. L’homme a fermement nié toutes les préventions retenues contre lui.

Interrogé par la présidente sur son utilisation de trois comptes “Sky”, notamment sous les pseudos “Bill Clinton” et “Kadhafi”, le prévenu a rétorqué vouloir “garder le silence sur le volet Sky“.

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L’interrogatoire s’est donc orienté vers l’usage qu’avait fait l’homme d’un téléphone alors qu’il était détenu. Il a reconnu avoir envoyé une photo d’une cellule à l’une de ses connaissances, alors avocat. “Je lui ai envoyé la photo comme ça, car on était amis“, a-t-il expliqué, niant avoir voulu menacer qui que ce soit. L’envoi de cette photo avait en effet eu des répercussions en cascade et l’un des principaux prévenus de ce dossier, Eridan M.G., en aveu, s’était dit menacé. “Je ne connais pas Monsieur M., donc je ne sais pas comment je peux menacer quelqu’un que je n’ai jamais vu“, a assuré Waeil M..

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Questionné à propos des multiples cartes sim qui ont été insérées dans ce téléphone, le prévenu est apparu assez confus dans ses explications. “Je ne sais plus vous dire (pourquoi j’ai utilisé plusieurs cartes, NDLR)”, a-t-il répondu. “Ce n’est que moi qui l’utilisais car mon fils était encore nouveau-né et je lui parlais tous les jours via la caméra“, a-t-il en revanche affirmé.

“On m’a envoyé au Brésil pour créer une logistique”

Karim M., l’un des prévenus du procès Encro, s’est exprimé mardi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles sur un long voyage qu’il avait effectué au Brésil dans l’optique de “créer une synergie avec les gens là-bas pour mettre en place une logistique pour les exportations” de stupéfiants.

L’homme a commencé par reconnaitre son implication dans une organisation criminelle, mais a nié le trafic de cannabis et contesté la période infractionnelle.

Le prévenu a ensuite détaillé ses liens avec Abdelwahab G., l’un des principaux prévenus du dossier. “C’est une connaissance de longue date, environ 20 ans. On s’est connu via le sport“, a-t-il raconté. “On n’a jamais eu d’activité professionnelle ensemble. Il y a bien eu des actes préparatoires posés pour importer de la drogue, mais on n’a rien fait finalement.”

Je me suis rendu au Brésil pendant 13 mois dans l’optique de mettre en place une exportation de stupéfiants. J’ai été envoyé car j’ai des facilités à communiquer, je parle beaucoup de langues“, a expliqué Karim M. “L’idée, c’était de créer une synergie avec les gens là-bas pour mettre en place une logistique pour les exportations“.

Interrogé sur ce qu’il entendait exactement par “mettre en place une logistique“, le prévenu a rechigné à donner des détails. “On nous a proposé plusieurs options, par l’air ou la mer: des avions privés, des conteneurs, etc. On voit ça dans tous les reportages TV, tout le monde sait comment ça marche.”

L’homme a ensuite assuré que le projet s’était soldé par un échec en raison d’un manque de moyens. “Ça reste du commerce, donc si vous n’avez pas les moyens vous ne pourrez rien faire“, a-t-il rappelé. “Quand j’ai demandé ‘quid des finances ?’, on m’a dit : ‘ne t’inquiète pas, les contacts sont là-bas‘”.

Belga – Photo : Belga / Nicolas Maeterlinck

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16 janvier 2024 - 11h16
Modifié le 16 janvier 2024 - 11h51