Procès “Clinique” : suspension du prononcé plaidée pour un présumé vendeur

L’avocat du prévenu Amine B. a plaidé mercredi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles la suspension simple du prononcé de la condamnation, avançant notamment que son client a dû vendre de la drogue sous la contrainte. Ce jeune homme de 19 ans est prévenu, comme vingt-et-un autres individus, dans ce dossier appelé “Clinique”, qui est relatif au démantèlement d’un réseau de trafiquants de drogue actifs sur la place Clemenceau à Anderlecht entre 2023 et 2024.

Amine B., détenu à la prison de Haren, n’a pas souhaité être extrait pour comparaître à son procès, craignant des représailles. C’est son avocat qui l’a représenté.
Il ressort de l’enquête que ce jeune homme a été arrêté le 24 février 2024 rue de Douvres à Anderlecht, dans une habitation où de la drogue et de l’argent liquide étaient cachés. Il apparaît, d’après la téléphonie, qu’il était en contact avec Moeze K., l’un des dirigeants présumés du réseau de trafiquants. Dans leurs échanges via l’application Snapchat, ils discutent notamment de menthe, mais il s’agit d’un code pour parler de cannabis selon les enquêteurs. “Mon client a expliqué qu’il était retenu contre son gré rue de Douvres et contraint à confectionner les pacsons et à vendre, parce que son frère avait volé de l’argent à l’association de malfaiteurs visée ici”, a plaidé l’avocat. “Des écoutes réalisées sur le téléphone de Moeze K. apprennent que deux autres individus affirment également que mon client confectionnait et vendait sous la contrainte en raison de la dette de son frère. Et je rappelle que lorsqu’il a été arrêté, il avait des traces de coupure sur son corps”, a-t-il ajouté.

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Cette réalité ressort même du réquisitoire de la procureure, a poursuivi le pénaliste, puisque celle-ci a requis la culpabilité de certains prévenus pour coups et blessures commis sur Amine B.
L’avocat a demandé au tribunal de tenir compte de cette contrainte dans la détermination de la peine et a dès lors plaidé la suspension simple du prononcé de la condamnation. Il a également demandé de réduire la période infractionnelle et a plaidé, à titre subsidiaire, un sursis pour ce qui excède la détention préventive déjà subie.

Lundi après-midi, lors de son réquisitoire, la procureure a réclamé une peine de 40 mois de prison à l’encontre d’Amine B. Mercredi, elle a répliqué à la défense qu’elle était opposée à une éventuelle suspension du prononcé, mais pas à un éventuel sursis.

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Cette enquête initiée en 2023, au nom de code “Clinique”, comme une rue d’Anderlecht proche de la place Clemenceau, a mené à l’arrestation de plusieurs individus après trois vagues de perquisitions en janvier, avril et mai 2024, notamment rue de Douvres, rue Brogniez et rue de Tamines. Au total, 22 hommes ont été renvoyés devant le tribunal.
Ceux-ci doivent répondre d’avoir appartenu à une association de malfaiteurs active dans la vente de cannabis et de cocaïne en rue, mais aussi, pour certains, de détention illégale d’armes à feu, de coups et blessures et de traitement inhumain.

Selon l’enquête, des actes de représailles violents ont été commis entre les membres de l’association dès qu’il existait la moindre suspicion de vol. Les plaidoiries se poursuivront et s’achèveront vendredi. Il n’y aura pas d’audience jeudi.

Belga

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