Plus d’un Bruxellois sur trois est exposé au risque de pauvreté: il s’agit du taux le plus élevé du pays
À Bruxelles, plus d’un habitant sur trois (37,3%) était exposé au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2024. Il s’agit du taux le plus élevé du pays selon Statbel.
En 2024, 18,3% de la population belge était exposée au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, selon les chiffres de Statbel, sur la base de l’enquête sur les revenus et les conditions de vie (SILC). Cela concerne plus de deux millions de personnes, alors que ce vendredi correspond à la Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté.
Ce pourcentage varie toutefois fortement en fonction du profil socio-économique. Ainsi, 33,3% des personnes peu diplômées courent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, contre 9,1% chez celles titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Le risque est également plus élevé chez les chômeurs (68,5%) et les inactifs (42,1%) que chez les travailleurs (6,4%). Les familles monoparentales sont également particulièrement vulnérables : 38,3% d’entre elles vivent dans une situation de pauvreté ou d’exclusion sociale.
Le taux le plus élevé est à Bruxelles
Des écarts régionaux importants apparaissent aussi. Les habitants de Bruxelles affichent le taux le plus élevé (37,3%), suivis de ceux de Wallonie (21,8%) et de Flandre (12,9%). Ce taux varie fortement d’une province à l’autre : 16,9 % dans le Brabant wallon, 20,5% en province de Liège et 26,7% dans le Hainaut.
Ce taux de pauvreté est stable depuis la fin de la pandémie de Covid-19: 19% en 2021, 18,6% en 2022 et 18,8% en 2023.
Pour mesurer le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, trois indicateurs sont utilisés par l’office belge de statistique. Pour être considéré comme à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, un individu doit être confronté à au moins l’une de ces trois situations.
Premièrement, la pauvreté monétaire. En 2024, 11,4% des Belges disposaient d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté, fixé à 1.522 euros par mois pour une personne seule et 3.197 euros pour deux adultes avec deux enfants.
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Deuxièmement, la faible intensité de travail. Un ménage est considéré comme ayant une faible intensité de travail lorsque les adultes en âge de travailler ont utilisé moins de 20% de leur “potentiel de travail” sur une période de 12 mois. En 2024, 11,4% de la population belge se trouvait dans cette situation.
Enfin, la privation matérielle et sociale sévère a touché 6,2% de la population belge en 2024. Cela signifie que les personnes concernées sont contraintes de se priver d’au moins sept des 13 éléments essentiels, tels que le paiement ponctuel des factures, la possibilité de partir en vacances, de remplacer des meubles endommagés ou de participer à des activités de loisirs.
“La pauvreté ne se résume pas à une simple question de revenus“, souligne Statbel. “Elle concerne aussi l’accès à un emploi stable offrant des ressources financières suffisantes pour permettre un logement décent, des soins de santé et une vie sociale digne.”
Belga – Photo :





