Le Plan Régional de Développement Durable a été présenté aux députés, l’opposition reste sur sa faim
Le Plan Régional de Développement Durable présenté mercredi aux députés bruxellois est désormais sur les rails. L’opposition libérale et écologiste est toutefois restée quelque peu sur sa faim à la suite de sa présentation en commission du parlement bruxellois, mercredi matin, à deux jours de la dernière séance plénière avant les vacances.
Le Plan régional de Développement Durable de la Région bruxelloise est destiné à encadrer les grandes orientations du développement de la capitale pour les 25 prochaines années dans le contexte, notamment, du défi démographique. Selon le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), venu introduire sa présentation dans les grandes lignes, mercredi matin, sa version définitive a tenu compte des quelques 6.000 remarques formulées durant l’enquête publique.
En toile de fond, le gouvernement bruxellois a cherché à y fixer un cadre permettant d’améliorer la qualité de vie en ville, et de répondre aux enjeux de la densification nécessaire à l’absorption du défi démographique; de garantir la mixité bruxelloise sociale et des fonctions; d’améliorer la cohésion entre différentes parties du territoire bruxellois.
Il vise une production de logements adaptés en menant une réflexion intégrée sur leur localisation. Outre la zone du Canal, onze autres pôles de développement prioritaires sont ainsi définis en vue de bénéficier d’une intervention massive des pouvoirs publics (Reyers, Josaphat, Heysel, Schaerbeek-Formation, les prisons de Saint-Gilles et de Forest, ex-Otan, quartier européen, Gare de l’Ouest, Delta, casernes d’Ixelles et Etterbeek).
“Une ville de proximité”
La Région entend aussi développer une ville de proximité articulée autour d’un réseau de transports publics de haut niveau, avec de nombreux équipements culturels, éducatifs, scolaires et sportifs répartis équitablement sur l’ensemble du territoire.
Le PRDD vise par ailleurs le développement de secteurs et de services porteurs d’emplois, d’économie et de formation, l’objectif étant d’encourager la localisation préférentielle d’entreprises, de PME sur certaines parties du territoire. Il met également l’accent sur la nécessité d’amplifier l’activité économique à rayonnement international (tourisme, congrès internationaux, grands événements, exportations, recherche et innovation). Il intègre des mesures pour lutter contre la congestion.
Selon Jean De Salle et Eric Corijn qui ont présidé les travaux de la Commission Régionale de Développement, chargée de la gestation du PRDD, celui-ci intègre davantage une vision polycentrique de la Ville que le défunt Plan Régional de Développement. L’évolution de la mobilité vers un modèle plus doux fait évoluer la structure de l’espace en l’adaptant pour établir les services locaux à distance de marche.
Au niveau territorial, il étend le centre historiquement confiné au Pentagone, et aux abords de l’axe Nord-Midi, vers la ceinture constituée par la boucle de métro et aux quatre grandes gares de la capitale (Nord-Midi, Ouest et Schuman).
Enjeux climatiques
Dans l’opposition, comme les écologistes, Vincent De Wolf (MR) a regretté qu’une fois de plus, le gouvernement bruxellois fasse passer des textes rapidement avant l’été, ne permettant pas aux députés de faire leur travail correctement. Sur le fond, il a déploré que l’exécutif n’en dise davantage sur la mobilité. Il aurait également souhaité que le Plan prévoie de “dé-densifier au lieu d’hyper-densifier” au détriment du confort de vie, de ré-industrialiser et de promouvoir l’artisanat à Bruxelles.
Pour Arnaud Pinxteren (Ecolo), le PRDD est mieux structuré et plus complet dans sa version définitive. Sur le fond, l’élu Ecolo a concédé que des lignes de force intéressantes apparaissent, comme la nécessité de trouver dans différents quartiers toutes les fonctions indispensables de la ville. Par contre, “pour un plan qui se veut durable, on s’étonne de ne pas voir les enjeux climatiques au cœur de la réflexion ou de constater qu’une plus grande place est donnée au projet d’élargissement du Ring qu’à la création d’espaces verts”, a-t-il relevé.
Alain Maron (Ecolo) a déploré que le PRDD ne se donnait aucun moyen concret de faire face à la nécessité de produire des logements financièrement accessibles. Sa collègue Céline Delforge a jugé que les solutions de mobilité proposées ne sont “ni pragmatiques ni rapides” à mettre en place.
Avec Belga – Photo : Belga/Eric Lalmand