Les pilotes belges de Ryanair demandent au pouvoir politique de mettre davantage la pression
Ce vendredi, les pilotes de l’entreprise irlandaise basés en Belgique seront en grève.
Les autorités politiques belges et européennes devraient mettre davantage la pression ou user de leur influence sur la direction de Ryanair. C’est ce qu’a plaidé jeudi la Belgian Cockpit Association (BeCA), à la veille d’une grève des pilotes de l’entreprise irlandaise basés en Belgique. Les lettres que la commissaire européenne aux Affaires sociales Marianne Thyssen ou le ministre de l’Économie et de l’Emploi Kris Peeters ont envoyées à la compagnie aérienne à bas coûts ont un effet assez limité, constate ainsi cette organisation professionnelle.
Il y a, certes, des procédures en cours en Belgique, comme une investigation de l’auditorat du travail. Mais elles prennent du temps et sont parfois éloignées les unes des autres, explique le commandant Alain Vanalderweireldt, président de la BeCA.
“Nous nous sommes réunis deux fois en comité paritaire au SPF Emploi avec Ryanair, sans y avoir d’influence de la part des travaux de l’auditorat du travail“, illustre-t-il, demandant dès lors plus d’impact des différentes instances impliquées.
“Pas d’ouverture de la direction”
A travers l’Europe, les salariés et leurs représentants demandent une application du droit national du travail et non de la seule législation irlandaise. Mais l’entreprise refuse d’entreprendre une telle démarche. “Nous n’avons pas vu d’ouverture de la direction en ce sens lors de nos réunions avec elle ces six derniers mois. Pour un pas en avant, nous en avons deux en arrière“, déplore Alain Vanalderweireldt.
Il souhaite une intervention immédiate des autorités pour inciter Ryanair à avancer dans le bon sens, qui est “inéluctable“, et reconnaître le droit du travail belge. “Il suffit de trois minutes à la compagnie pour ajouter une phrase stipulant cela dans leur contrat pour régler le conflit.”
Y aura-t-il une nouvelle grève des pilotes dans les jours et semaines à venir? “Tout dépend de la réaction de la compagnie“, répond le président de la BeCA, qui rappelle l’épisode de lettres de ‘no show’ après la grève du personnel de cabine fin juillet. “On espère une ouverture après l’action de vendredi. On attend des portes ouvertes et non des déclarations pétaradantes.”
Belga
► Un reportage de Pierre Beaudot et Frédéric De Henau