Pascal Delwit sur la formation du gouvernement bruxellois : “Il n’est pas impossible que l’on se retrouve dans une crise profonde après les élections”

Décodage des difficultés de la constitution d’un gouvernement bruxellois avec Pascal Delwit. Le professeur de sciences politiques à l’ULB était l’invité de Bonjour Bruxelles ce matin.

Il est de coutume en Région bruxelloise qu’il y ait une démarche parallèle dans le pôle francophone et dans le pôle néerlandophone mais avec des contacts informels sur les termes d’un accord car on ne peut pas négocier deux accords de gouvernement complètement différents, il faut un accord de gouvernement du gouvernement régional bruxellois.”, recadre le politiste. Les négociateurs francophones et néerlandophones sont donc condamnés à s’entendre.

Les francophones peuvent-ils néanmoins avancer de leur côté ? Comme ils le font par exemple avec le dossier de la zone de basses émissions. “MR, PS et Les Engagés ont en effet soumis des propositions d’ordonnance qui peuvent être votées à une majorité de députés. Pour le reste, pour intervenir sur les politiques publiques, un accord de gouvernement est indispensable, dans les rôles linguistiques francophone et néerlandophone

Or la situation est compliqué du côté néerlandophone. Elke Van den Brandt (ex-formatrice du gouvernement côté néerlandophone, Groen NDLR) a décidé de jeter l’éponge et c’est Fouad Ahidar qui reprend le rôle de formateur. Sur ses chances de réussite, Pascal Delwit se montre dubitatif.

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Pour la suite, tout va dépendre de l’ordonnance de report de zone de basse émission, juge le prof de sciences politiques. “Si elle est adoptée, c’est une défaite politique pour les Verts et en particulier pour Groen qui estime avoir été très légitimée aux élections.” On sait que le MR veut aller vite. “S’ils veulent voter avant les communales, ce qui est leur objectif, c’est pour des raisons électorales, car cela ne ressort pas de manière évidente de leur programme. Mais cela compliquerait le retour de Elke Van den Brabdt.”

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Une fois dépassées les turbulences liées aux élections communales, la négociation pourrait-elle s’engager de manière plus rapide ? Ce n’est pas à exclure mais Pascal Delwit craint plutôt que l’on ne se retrouve dans une crise profonde, avec un gouvernement bruxellois en affaires courantes pour longtemps, conclut Pascal Delwit.

Ecouter l’interview de Pascal Delwit, professeur de sciences politiques à l’ULB, dans Bonjour Bruxelles