Palais du Midi: la STIB et ceux qui veulent éviter la démolition s’opposent en commission
La STIB met fortement en doute l’efficience des alternatives proposées par un ingénieur et par la SA Denys, pour le percement du tunnel de métro sous le Palais du Midi, dans le cadre de la construction de la ligne de métro Nord de la capitale, est-il ressorti d’auditions, mardi, en commission de la Mobilité du parlement bruxellois. Tour à tour, l’ingénieur Pierre-Marie Dubois et les représentants de la société Denys sont venus expliquer leurs alternatives respectives à la formule retenue jusqu’ici.
Le chantier est à l’arrêt depuis des mois à la suite de problèmes de stabilité du sous-sol marécageux, rencontrés au début du chantier à l’aide de la technique du “Jet Grouting“, sans démolition de l’édifice existant. En juin dernier, le gouvernement bruxellois a opté pour le démantèlement de l’intérieur du Palais pour recourir à une technique de construction plus classique qui a fait ses preuves pour l’aménagement du reste du tronçon de métro à proximité immédiate du Palais. Pierre-Marie Dubois, un ingénieur qui a des années d’expérience au sein de l’agence SECO et du gouvernement luxembourgeois, a fait valoir, devant les membres de la commission, que la démolition de l’intérieur du Palais du Midi pourrait être évitée en utilisant des micro pieux ou des palplanches. Selon lui, ces techniques sont possibles malgré la hauteur limitée du sous-sol.
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La technologie du “dreamcutter“
L’entreprise de construction Denys Global a quant à elle proposé une autre piste: la technologie du “dreamcutter”, moins coûteuse, et moins chronophage. Le Palais resterait presque entièrement accessible pendant les travaux, soutient Denys. Mais la STIB a fait valoir un certain nombre de contre-arguments par rapport à ces propositions. La stabilité de l’édifice n’est pas garantie, avec les techniques basées sur des micro-pieux et des palplanches, et le maintien des activités dans le Palais encore moins. L’étanchéité indispensable des parois n’est pas plus assurée. La durée du chantier est également sous-estimée. La technique du Dreamcutter n’a quant à elle été expérimentée nulle part pour ce type de chantier. Les vibrations et nuisances du chantier imposeront également aux commerçants, écoles et associations qui occupent le Palais du Midi de déménager, a dit Olivier Eugène, directeur à la Société bruxelloise de transports en commun.
L’opposition n’est pas convaincue
À l’issue des travaux de la commission, le MR ne s’est pas montré convaincu par la position adoptée par la Stib, mais c’est surtout la majorité PS-Ecolo-DéFI qui est dans son viseur pour la décision, trop rapide selon les libéraux, de passer par une démolition partielle du Palais du Midi. Par les voix d’Anne-Charlotte d’Ursel et de David Weytsman, le Mouvement Réformateur a annoncé le dépôt en urgence d’une proposition visant la création d’un collège d’arbitrage composé d’experts indépendants. “La Stib confirme qu’on étudiera le ‘dreamcutter’ mais ne mentionne pas les autres options présentées aujourd’hui alors que nous le demandons depuis des mois. C’est largement insuffisant, la confiance est rompue pour le MR. Nous nous opposons à cette méthode: il faut de toute urgence mettre sur pied un collège d’arbitrage composé d’experts indépendants et non plus une énième plateforme opaque et politique“, ont commenté Anne-Charlotte d’Ursel et David Weytsman.
Selon ceux-ci, “l’ensemble des députés, de l’opposition comme de la majorité, réclament désormais plus de lumière sur les options possibles et refusent une destruction du Palais. Pourtant, la majorité PS-Ecolo-DEFI décide depuis le début dans ce dossier…Nous avons perdu beaucoup de temps et d’argent, il faut arrêter ce ping-pong révoltant et faire la transparence une fois pour toutes sur l’ensemble des solutions techniques afin de faire le choix, en toute objectivité, le moins invasif pour le Palais du midi et pour le quartier”
Pour revoir la commission en intégralité :
Belga
■ Un reportage de Marine Guiet, Yannik Vangansbeek et Pierre Delmée