Opération anti-terroriste à Anderlecht: Akim Saouti avait des contacts avec un détenu français radicalisé
Akim Saouti, l’un des deux hommes placés sous mandat d’arrêt la semaine dernière car soupçonnés de planifier un attentat, a eu des contacts écrits dans le passé avec Lionel Dumont. Cet ex-militaire français de 46 ans, surnommé le “Ch’ti d’Allah”, est aujourd’hui un détenu radicalisé bien connu de la justice française, rapportaient mercredi les journaux du groupe Mediahuis et La Capitale. Le parquet fédéral a confirmé l’information.
Les enquêteurs français et belges ont mené une vague de perquisitions dans la nuit du 4 au 5 juillet. Celles-ci ont abouti à l’arrestation de trois suspects, dont les Belges Akim et Khalid Saouti, soupçonnés de préparer un attentat. Les policiers ont mis la main entre autres sur un arsenal d’armes ainsi que des uniformes de la police et de la protection civile. Akim et Khalid Saouti sont les frères de Saïd Saouti, condamné en octobre 2016 à six ans de prison pour terrorisme. Selon leur avocat, ils n’avaient aucunement l’intention de planifier un attentat terroriste et ils ne sont pas radicalisés. Il apparaît cependant aujourd’hui qu’Akim Saouti avait envoyé des lettres à Lionel Dumont. Selon les journaux de Mediahuis et La Capitale, des lettres écrites par Akim Saouti ont en effet été retrouvées dans la cellule de Lionel Dumont. L’auteur semble d’ailleurs lui vouer une certaine admiration. Il lui aurait aussi donné de l’argent et aurait assisté à son mariage en prison. Le parquet fédéral confirme mercredi l’existence de ces courriers. Lionel Dumont est un ex-militaire français qui s’est radicalisé dans les années 90, après son retour de Somalie où il s’est rendu en tant que soldat des Nations Unies. Il a ensuite appartenu au “Gang de Roubaix”, une bande d’une dizaine de jeunes radicalisés également appelés “Les Ch’tis d’Allah” et qui ont commis des vols sur des transports de fonds et dans des magasins pour financer le djihad. Début mars 1996, la bande a perpétré une tentative d’attentat sur un commissariat de police. Quatre auteurs avaient pu être interceptés. Lionel Dumont avait toutefois réussi à fuir avant d’être interpellé en 2003 et condamné à 25 ans de prison. En France, Salah Ghemit, un homme de 42 ans au lourd passé criminel et qui se serait radicalisé, a également été arrêté après les perquisitions début juillet. Il aurait lui aussi écrit à Lionel Dumont en prison. L’enquête montre en outre que Salah Ghemit et les frères Saouti auraient régulièrement eu des contacts téléphoniques et se seraient vus au moins une fois à Bruxelles. Les enquêteurs disposent en effet d’images vidéo montrant Salah Ghemit et Akim Saouti visitant le box de garage où des armes ont été retrouvées la semaine dernière. (Belga)