“On a toujours dit qu’on ne voulait pas appliquer d’austérité à Bruxelles”
Françoise De Smedt, cheffe de file du PTB au parlement bruxellois, était l’invitée de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles ce mardi.
Après la sortie de Vooruit des discussions pour la formation d’une coalition dite progressiste, les langues commencent tout doucement à se délier. Après Martin Casier et Ans Persoons, c’est au tour de la cheffe de groupe du PTB à Bruxelles d’être mise sur le grill.
A-t-elle vraiment cru à cette coalition ? “On a été invité, on a participé, on a été constructif mais Vooruit a préféré se retirer et suivre les Libéraux dans la casse sociale et l’austérité comme dans l’Arizona. On savait évidemment que cela allait être compliqué. Il y avait autour de la table d’autres contradictions donc ce n’était pas gagé d’avance. Et on n’allait pas brader complètement notre programme. Mais on regrette cette sortie“, prononce-t-elle légèrement sur la pointe des pieds.
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Cependant, le PTB avait-il sincèrement la volonté de mettre en œuvre les réformes nécessaires ? Vooruit semble en douter. Quid ? “On a toujours dit qu’il fallait trouver des solutions pour ce déficit mais oui nous avions des questions. Bruxelles est définancée depuis des années à cause du Fédéral et manifestement Vooruit accepte ce cadre. C’est notre plus gros reproche. On a toujours dit qu’on ne voulait pas appliquer d’austérité à Bruxelles. Il faut trouver des solutions qui ne pèsent pas sur le dos des travailleurs car la population n’est pas responsable de ce déficit qui s’est agrandi“.
La réforme des allocations de chômage : “une casse sociale”
L’élue PTB l’assure, elle soutient l’appel de Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’économie, qui réclame une réunion urgente du Comité de Concertation afin que Bruxelles et le Fédéral puissent discuter des conséquences pour la Capitale de la limitation des allocations de chômage à 2 ans.
“Il a raison d’insister car cela va être une casse sociale avec des milliers de personnes concernées. Cela va rajouter aussi un poids énorme sur des CPAS déjà au bord du gouffre et surtout on a toujours aucune idée du financement alloué par le Fédéral. Nos communes vont être pénalisées et donc oui on doit tout faire pour au minimum la retarder. Il faut utiliser tous les leviers“.
Dernier sujet, le budget, à l’équilibre, adopté par la Ville de Bruxelles. Françoise De Smedt se montre sceptique. “Le MR avait annoncé 0 nouvelles taxes mais les redevances de parking vont augmenter, les loyers de la Régie augmentent plus que l’inflation, et beaucoup de questions restent en suspens quand on voit ce qui est prévu. Notamment sur les non remplacements dans la fonction publique et la charge de travail supplémentaire pour celles et ceux qui restent. On a une crise majeure du logement et on ne voit pas de rupture avec ce qui avait été fait précédemment”, conclut-elle.
Romuald La Morté