Formation bruxelloise: “On ne peut plus attendre”, David Leisterh pose un ultimatum aux néerlandophones
Invité de Fabrice Grosfilley ce matin dans Bonjour Bruxelles, le formateur du gouvernement bruxellois, David Leisterh (MR) est revenu sur la formation du gouvernement bruxellois. C’est du côté néerlandophone que ça bloque. Quatre partis doivent composer une majorité pour seulement trois postes de secrétaire d’État à pourvoir. Pour débloquer la situation, David Leisterh propose de faire entrer le poste de commissaire de gouvernement dans l’équation. Une nouvelle deadline est également posée par le formateur bruxellois. Selon nos informations, la première réunion de ce lundi a tourné court, Ans Persoons (Vooruit) étant absente.
Cinq mois après le scrutin de juin, la région Bruxelles-Capitale n’a pas encore de gouvernement. Un accord de majorité a déjà été trouvé, côté francophone. C’est donc du côté des néerlandophones que cela bloque. Quatre partis sont nécessaires pour former une majorité. Ils devront donc se disputer les trois postes de secrétaires d’État disponibles. Pour débloquer la solution, David Leisterh (MR), formateur du gouvernement bruxellois, évoque que “l’alternative peut être un commissaire de gouvernement“. Il poursuit, “on manque de sous, ce serait mal vu de créer un nouveau poste. D’autant qu’il existe déjà un commissaire de gouvernement, qui va justement partir à la pension“.
Ce commissaire, c’est Alain Hutchinson. Il est actuellement chargé des relations entre la Région et les institutions européennes et internationales. Mais pour rendre ce poste plus attrayant et effectif, on pourrait par exemple lui confier la gestion du budget bruxellois. “Je pense que le budget servira de boussole dans les cinq prochaines années. Donc, avoir un commissaire de gouvernement qui veille au jour le jour que l’on ne sorte pas du chemin que l’on s’est tracé, ce n’est quand même pas inutile“, explique David Leisterh.
Confier la présidence du Parlement bruxellois pour inciter un quatrième parti flamand à former une majorité n’est, en revanche, pas encore sur la table. David Leisterh développe : “chaque chose en son temps. On aura une majorité francophone de quarante-cinq députés, ce sera seulement neuf du côté néerlandophone“.
Une nouvelle date butoir est évoquée par le formateur bruxellois et elle semble définitive. Si une majorité néerlandophone n’est pas trouvée d’ici à la mi-novembre, “les francophones devront commencer à négocier un accord seuls“, affirme-t-il.
Selon David Leisterh, Elke Van den Brandt (Groen) adopte une attitude constructive lors des réunions avec l’Open VLD et Vooruit. La N-VA se montre plus intéressée de s’associer aux trois autres que le CD&V. En attendant d’y voir plus clair, les trois partenaires francophones de gouvernement pressentis vont entamer les discussions d’un accord de majorité pour la Commission Communautaire française.
Elke Van den Brandt a reconnu lundi après-midi que Groen et le MR travaillaient ensemble depuis trois semaines pour rétablir la confiance entre ces deux formations. Celle-ci avait été fortement affaiblie au cours de la campagne pour les communales en raison de l’initiative des trois partis francophones visant à reporter la prochaine phase de restrictions de la zone basse émission et de menaces du président du MR d’en faire de même, via le Parlement, pour une remise à plat du plan de mobilité Good Move. “Il y a eu plusieurs discussions et les premières ont été plutôt constructives. On travaille sur les textes, mais il y a encore du boulot”, a tempéré la cheffe de file des Verts néerlandophones. De son côté, la ministre flamande en charge des Affaires bruxelloises, la N-VA Cieltje Van Achter, a répété qu’elle plaidait depuis des semaines pour la constitution d’une majorité néerlandophone pour permettre à Bruxelles de faire face aux énormes défis auxquels celle-ci est confrontée. Elle a précisé qu’elle discutait en coulisses au sujet de cette urgence avec “tous les partis pertinents” dans le contexte de cette recherche de majorité néerlandophone. “C’est en se parlant et en se mettant autour de la table que la confiance peut être trouvée pour sortir de cette impasse”, a-t-elle commenté.
■ Une interview de David Leisterh par Fabrice Grosfilley