Mini-Europe reste au Heysel

Un accord est intervenu entre Mini-Europe, Europea et Brussels expo, pour prolonger l’exploitation de Mini-Europe jusqu’à son intégration au projet Néo-Europea. Cela faisait plusieurs années que le directeur de Mini-Europe, Thierry Meeùs demandait la confirmation de son maintien.

C’est peut-être la fin d’une longue saga entre le patron de Mini-Europe, Thierry Meeùs, la Ville de Bruxelles et Unibail-Rodamco. Depuis le début du lancement du projet de réaménagement du plateau du Heysel, les parcs de loisirs Mini-Europe et feu Océade font l’objet de tension entre les acteurs.

En 2012 déjà, Thierry Meeùs tirait la sonnette d’alarme. Pour lui, la Ville de Bruxelles ne voulait plus de ses deux parcs dans le projet Neo bien qu’une zone consacrée aux loisirs y était prévue en plus du centre commercial, des logements, cinéma, hôtel et centre de congrès. Et il craignait de devoir fermer au 31 août 2013, son bail n’allant pas au-delà de cette date.

A cette époque, la Ville de Bruxelles marque effectivement peu d’enthousiasme pour conserver les attractions dans le nouveau quartier, certains les jugeant démodées. Un appel d’offre a finalement été lancé pour désigner les activités de loisirs à mettre sur le plateau du Heysel. Et Mini-Europe a été sélectionnée en plus d’un parc indoor consacré à Spirou.

Une première prolongation

Finalement, en juin 2013, la Ville de Bruxelles et la Région décident d’accorder une première prolongation du bail à Thierry Meeùs. La procédure Renault est arrêtée, les 56 employés des parcs ne perdent pas leur travail et le bail court jusqu’en décembre 2015. Le directeur accepte à contrecœur car il aurait voulu un bail de 4 ans. Un terrain inoccupé derrière la piscine uccloise de Némo 33 lui est proposé mais le déménagement serait coûteux pour une taille de parc réduite.

En poursuivant les négociations et en menaçant de quitter la Région bruxelloise pour la commune wallonne de Braine-L’Alleud, le bail est finalement signé jusqu’en décembre 2016.

Une acceptation dans le projet Neo

En avril 2016, Unibail-Rodamco sélectionne Mini-Europe dans son projet Neo-Europea. C’est un demi-soulagement pour Thierry Meeùs car son autre parc, Océade, doit lui être détruit. Pourtant Océade était la 3e attraction en termes de fréquentation et de nombreux investissements y avaient été consentis.

Par la suite, Thierry Meeùs s’est battu pour que les activités perdurent le plus longtemps possible mais en 2018, Océade est détruit en même temps que Bruparck.

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Une quatrième prolongation

En septembre dernier, Thierry Meeùs avait annoncé son intention de fermer le parc au 31 décembre 2020 après une saison difficile bien loin de la fréquentation habituelle. Finalement, son bail est prolongé jusqu’au début des travaux de réaménagement du Heysel. Il ne devra plus lancer d’autres procédures Renault pour anticiper le licenciement de son personnel.

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Des investissements sont même prévus avec la construction d’un nouveau pavillon pour l’architecte Jean-Paul Viguier. “Grâce à l’accord avec Brussels Expo, Mini-Europe a pu confirmer le partenariat avec Europea. Celui-ci n’assure pas seulement la pérennité de Mini-Europe dans le patrimoine bruxellois: il incarne l’ambition de Mini-Europe de s’inscrire comme une attraction leader à Bruxelles : encore plus d’amusement, plus d’interactivité, plus de culture, plus d’Europe. Si certains axes sont et seront déjà développés à court terme, l’arrivée de NEO-Europea permettra de moderniser toute l’infrastructure et principalement un nouveau pavillon réalisé par l’architecte Jean-Paul Viguier et cofinancé par Europea ainsi que de nouvelles zones de parc à développer. C’est une excellente nouvelle, tant pour l’équipe de Mini-Europe que pour les centaines de milliers de Bruxellois et de touristes qui s’y pressent chaque année. C’est également, à titre personnel, une excellente nouvelle pour la poursuite du projet entrepreneurial et familial de Mini Europe qui confirme son ancrage sur le plateau du Heysel après plus de 30 années d’existence,» se réjouit Thierry Meeùs.

Pour la Ville de Bruxelles, c’est également un soulagement. “C’est une bonne nouvelle pour Bruxelles. La Ville se réjouit qu’un accord ait pu être trouvé. Mini-Europe comme pôle d’attraction a évidemment toute sa place sur le plateau du Heysel”, a commenté le bourgmestre de la Ville, Philippe Close (PS).

Toujours rien de concret au Heysel

Par contre, une question reste en suspens. Combien de temps Mini-Europe restera-t-elle dans sa forme actuelle? En d’autres termes: quand débuteront les travaux de Neo? Pour le moment, la Région n’a toujours pas présenté son nouveau plan d’aménagement, document clé pour la délivrance du permis d’urbanisme. La Ville et Unibail commencent tout doucement à trouver le temps long.

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■ Reportage de Samia Er-Rami,

Vanessa Lhuillier – Photo: Belga/Ophélie Delarouzée