Malgré le blocage politique, les sept partis formateurs demandent à Sven Gatz de déposer un projet de budget

Sur le plan de la formation d’une majorité, le blocage persiste.
Les représentants des sept partis réunis lundi autour des suites à donner au blocage politique persistant de la Région bruxelloise, neuf mois après les élections, ont décidé lundi soir de demander à l’actuel ministre des Finances Sven Gatz (Open Vld) de préparer un projet de budget pour l’année en cours.
Objectif de la manoeuvre qui fait consensus, en l’absence d’accord entre eux sur le type de coalition à mettre sur pied (lisez: avec ou sans la N-VA): répondre à l’urgence financière qui dicte de sortir des douzièmes provisoires, limiter ainsi la casse financière et le risque de dégradation des conditions d’accès de la Région-capitale aux crédits pour financer le remboursement de la dette.
Le désaccord persiste
En quittant successivement le siège du Parlement bruxellois, le président du MR, Georges -Louis Bouchez et le chef de file des négociateurs Open Vld, Frédéric De Gucht, d’une part, et le président du PS bruxellois, Ahmed Laaouej, d’autre part, n’ont pas caché que le désaccord persistait entre eux au stade actuel sur l’ébauche d’une coalition, ce qui a davantage été déploré par Christophe De Beukelaer (Les Engagés).
Mais les libéraux et le socialiste se sont félicités de la prise de conscience unanime de l’urgence à se mettre d’accord sur un projet de budget pour l’année en cours pour sortir de la spirale d’aggravation de l’endettement liée au recours contraint à la technique des douzièmes provisoires. Ceux-ci sont basés sur le budget initial de 2024, largement déficitaire et ne tiennent pas compte des augmentations de dépenses liées à l’indexation automatique des salaires intervenues entretemps.
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Espoir partagé
L’espoir partagé est de trouver en tous cas une large majorité parlementaire sur ce projet, sans devoir attendre à tout prix l’installation d’un gouvernement de plein exercice.
En effet, sur la composition de celui-ci, les positions restent divergentes entre les libéraux favorables à une alliance avec la N-VA qui jugent “risqué de se passer de la formation du Premier ministre, face aux efforts colossaux à réaliser”, et le PS qui n’en veut pas. En attendant, les sept partis vont continuer à travailler. Après avoir entendu lundi les pistes proposées par le comité de pilotage budgétaire, leurs représentants entendront mercredi l’agence régionale de la dette, toujours dans le but de défricher le terrain budgétaire. Il n ‘y a pas de délai fixé pour le dépôt d’une proposition de l’actuel ministre Open Vld des Finances en affaires courantes, Sven Gatz. Mais ce ne sera en tout cas pas pour mercredi, a indiqué Georges-Louis Bouchez en quittant le 69 de la rue du Lombard, après quatre heures de réunion.
Selon Ahmed Laaouej, le travail sur un projet de budget 2025 à soumettre au Parlement est aussi censé placer la Région-capitale sur une trajectoire budgétaire pluriannuelle.
“S’il n’y a pas encore d’accord sur une coalition, nous espérons en tout cas renforcer le climat de confiance“, a-t-il ajouté.
“Au-delà du fait que les Bruxellois méritent un gouvernement de plein exercice et que je déplore que ce ne soit toujours pas possible, il me paraît aussi important qu’avec ces sept partis, il y a une majorité parlementaire pour aller vers un budget sérieux“, a quant à lui souligné Christophe De Beukelaer (Les Engagés), non sans avoir déploré le caractère quelque peu “irrationnel” de la situation politique actuelle à Bruxelles.
De son côté, le ministre Sven Gatz a déclaré que, comme il l’a annoncé au Parlement bruxellois vendredi dernier, il souhaitait “maintenir le budget bruxellois sous contrôle par des mesures conservatoires supplémentaires. Je les proposerai dans un premier temps au gouvernement en affaires courantes. En tant que ministre des affaires courantes, c’est la voie logique à suivre“, a-t-il affirmé à l’agence Belga.
S’il y a une base pour cela, le ministre cherchera alors une majorité parlementaire pour le budget du deuxième semestre de l’année en cours, au-delà de la technique des douzièmes provisoires trimestriels. “Cette méthode n’a de chance de réussir que si des mesures conservatoires pour un montant substantiel sont identifiées“, a-t-il conclu.
Belga