Malgré la polémique autour de sa venue, Bastien Vivès revient sur ses influences dans le 9e Art à Ixelles

L’artiste quadragénaire revient sur les héros et les grands noms du Neuvième Art qui l’ont influencé dans son travail. Cette production a aussi été l’occasion pour lui d’évoquer avec humour et autodérision la polémique qui avait entraîné l’annulation d’une exposition qui lui était consacrée au festival international de la BD à Angoulême en janvier 2023.

L’auteur de bande dessinée français Bastien Vivès expose, du 12 avril au 11 mai, quelque 70 aquarelles à la galerie Huberty & Breyne à Ixelles.

Connu pour son dessin en noir et blanc, Bastien Vivès prouve au travers de cette exposition “Héritages” qu’il maîtrise avec brio l’aquarelle. Des héros de la bande dessinée classique sont revisités, allant de Tintin à Astérix en passant par Boule et Bill ou encore les Schtroumpfs. L’auteur adresse également l’un ou l’autre hommage à des artistes qui lui sont chers comme Franquin et ses Idées noires, Dany, Wolinski, Gotlib… Le cinéma et les séries télévisées de son enfance sont aussi évoqués comme le Muppet Show, les Tortues Ninja…

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Dans cette mise à nu de toutes ses inspirations artistiques, Bastien Vivès en profite pour poser un regard humoristique et interrogateur sur la polémique entourant certains aspects de son œuvre. Dans une illustration des Looney Tunes, c’est un Daffy Duck désabusé qui se demande si on peut rire de tout. Sur une autre aquarelle, une commission d’enquête doit rendre son verdict sur un extrait du “Petit Paul”, un album sorti en 2018 dans lequel Bastien Vivès met en scène un garçon ayant la particularité d’avoir un organe intime surdimensionné.  Depuis cette expo avortée à Angoulême, diverses associations, qui qualifient certains dessins de l’auteur de pédopornographiques et lui reprochent de banaliser l’inceste, avaient porté plainte. Deux des trois plaintes ont été classées sans suite, la troisième est toujours en cours d’information, explique dans un communiqué la galerie Huberty & Breyne.

Cette troisième plainte porterait sur “l’accessibilité et l’exposition des contenus de Bastien Vivès aux mineurs”. Le cofondateur Alain Huberty revient sur son choix d’accueillir une exposition de Bastien Vivès en ses murs. “Aucun des dessins présentés à la galerie ne provient d’un des trois albums controversés”, se défend-il.

Les dizaines d’œuvres sont mises en vente au cours de l’exposition. À Bruxelles, plusieurs collectifs, dont le Réseau Ades, ont appelé à un rassemblement “pacifique, solidaire et joyeux” jeudi à 17h45 devant la galerie située place du Châtelain. “Programmer un bédéaste qui tient des propos valorisant l’inceste et mettant en scène du viol et des scènes de pédocriminalité, c’est un choix, de la part des galeristes (…) qui se placent dans un continuum de la culture du viol.”  Rappelant que Bastien Vivès n’a jusqu’ici jamais fait l’objet de condamnation judiciaire, Alain Huberty reproche aux personnes “à l’origine de la campagne de ‘boycott’ de l’exposition de ne pas avoir pris la peine de s’intéresser aux thèmes des dessins qui seront exposés. Ce qu’ils et elles veulent c’est tout simplement interdire toute présentation, publication des œuvres de Bastien Vivès. Ils veulent sa mort artistique.”

Belga