L’horeca bruxellois en pénurie : “43% des entreprises réfléchissent à se séparer d’une partie de leur personnel”
40 000 emplois auraient été supprimés dans le secteur de l’horeca entre 2019 et 2022, selon le député fédéral Denis Ducarme (MR) qui se base sur des chiffres de l’ONSS.
Les difficultés du secteur de l’horeca depuis la crise sanitaire du Covid-19 et les diverses fermetures qui ont émaillé cette période sont bien connues. Selon des chiffres dévoilés par le député fédéral Denis Ducarme (MR), qui se base sur des chiffres de l’ONSS, 40 000 emplois auraient été supprimés dans le secteur entre 2019 et 2022. Mais la présidente de la Fédération Horeca Bruxelles Ludivine de Magnanville, nuance au micro de BX1 ces chiffres : “Je crois qu’on n’a pas encore tout à fait le dernier trimestre de 2022. Aussi, ce ne sont pas des postes supprimés. Ce sont souvent des personnes qui ne sont plus dans le secteur. Mais l‘horeca reste un secteur en pénurie“.
“Nous restons l’un des plus gros pourvoyeurs d’emplois de la Région bruxelloise, en comptant également nos fournisseurs”, rappelle Ludivine de Magnanville. Le secteur connaît-il toutefois des difficultés à attirer des étudiants ou des nouveaux travailleurs depuis la crise du Covid-19 ? “Notre secteur doit recréer une valeur autour de l’emploi, avec de vrais contrats, un cadre… Il y a un changement de mentalité aussi. De plus en plus de personnes travaillent par passion, alors que d’autres travaillent ponctuellement, sur le côté. On doit également changer notre vision du métier”, explique la présidente de la Fédération Horeca Bruxelles.
“On ne joue pas assez de nos atouts”
Elle confirme toutefois que des classes autour des formations des métiers de l’horeca ferment par manque d’étudiants. “On doit montrer toute l’étendue de notre métier, l’éventail de possibilités d’horaires… On ne joue pas assez de nos atouts“, estime Ludivine de Magnanville.
43% des entreprises bruxelloises interrogées en ce début d’année réfléchissent à se séparer d’une partie de leur personnel, rapporte encore la représentante de l’horeca bruxellois. Ce qui confirme l’incertitude du secteur. L’indexation des salaires et l’inflation ont également touché de plein fouet ces restaurants, cafés et hôtels. “En 2019, un restaurant qui faisait 150 000 euros de chiffre d’affaires faisait chaque année 10 000 euros de bénéfices. En 2023, pour le même chiffre d’affaires, un restaurant perd 58 000 euros…”, indique encore Ludivine de Magnanville.
■ Interview de Ludivine de Magnanville, présidente de la Fédération Horeca Bruxelles, par Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez dans Le 12h30.
Gr.I. – Photo : Belga/Hatim Kaghat et BX1