L’extrême-droite est particulièrement influente sur les réseaux sociaux
Guillaume de Walque, cofondateur d’un cabinet de conseils en stratégie de communication, était invité dans le 12h30.
Le Parti socialiste et le Mouvement réformateur, au niveau francophone, ainsi que la N-VA et le Vlaams Belang, en Flandre, sont les partis qui provoquent le plus de réactions sur les principaux réseaux sociaux, selon un nouvel outil d’analyse du cabinet de conseil Gosselin & de Walque présenté jeudi.
Ce résultat émane d’un baromètre “Mozaiiq” sur base de près de 30 millions de publications ces trois derniers mois. Les réactions, commentaires et partages des publications de milliers de personnalités et institutions publiques, partis politiques et médias ont été analysées sur Facebook, Instagram, YouTube, X (anciennement Twitter) et LinkedIn.
“Cet outil d’intelligence stratégique permet de mieux refléter l’impact de ces publications sur les réseaux sociaux“, assurent les consultants. “Le nombre de vues ne permet pas de connaître l’influence d’une publication. La portée – soit le nombre de réactions, commentaires et partages – semble être un critère plus objectif et intéressant, car elle se base sur l’action des personnes“.
Le premier baromètre politique de Mozaiiq dévoile ainsi que les comptes du président du PS Paul Magnette, avec une portée de 113.000 réactions, et du président du MR Georges-Louis Bouchez, avec 104.000 réactions, sont ceux qui font le plus réagir en Belgique francophone. Ils devancent le compte du parti d’extrême-droite Chez Nous, qui ne dispose d’aucun mandataire politique, mais se positionne sur les réseaux sociaux avec une portée de 95.000 réactions.
En comptant tous les mandataires d’un même parti (à l’exception de l’échelon local), le PS (811.000 réactions) et le MR (509.000) caracolent en tête. Ils obtiennent même ensemble un total supérieur à l’ensemble des autres partis francophones. Le baromètre démontre par ailleurs que les publications sponsorisées ne font pas forcément grimper le nombre de réactions dans le sud du pays, à l’image du PTB, leader des publicités sur les réseaux sociaux, mais quatrième du baromètre avec 188.000 réactions.
En Flandre, la N-VA (1,441 million de réactions) et le Vlaams Belang (1,223) dominent largement le baromètre, et font mieux à eux deux l’ensemble des autres partis flamands analysés. Les deux partis nationalistes sont par ailleurs les plus dépensiers en termes de publications sponsorisées.
Le baromètre de Mozaiiq révèle par ailleurs que les thématiques politiques ne sont pas celles qui font le plus réagir sur les réseaux sociaux analysés. Sur les trois derniers mois, seules les thématiques sur l’Union européenne, la crise des agriculteurs et la guerre en Ukraine font partie des 50 sujets les plus discutés, loin derrière le décès de Mademoiselle Luna, la Star Academy ou le football, révèle l’outil d’analyse.
Les concepteurs de Mozaiiq rappellent que le baromètre n’est pas exhaustif et représente une partie de la population belge active sur les réseaux sociaux. “Cela n’augure pas un éventuel succès électoral, mais l’outil permet de dégager des tendances intéressantes pour les partis et mandataires politiques“, estime Guillaume de Walque. “Sophie Wilmès, par exemple, est peu active sur les réseaux sociaux, et pourtant, elle semble appréciée dans les sondages“, fait-il observer.
■ Guillaume de Walque, cofondateur d’un cabinet de conseils en stratégie de communication, au micro de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez